Merci à nos deux collègues pour ce travail très intéressant, qui pose, comme vous l'avez dit, à la fois des enjeux éthiques et des enjeux humains. La technologie peut évoluer dans les prochaines années. En fonction des définitions que l'on peut retenir des SALA, j'aurais quatre questions. La première est relative à notre doctrine : est-ce qu'il faut la faire évoluer sur le sujet ? La deuxième porte sur notre législation : est-ce qu'il faut appréhender les SALA avant même qu'ils existent, sous une forme ou une autre ? Cela concerne particulièrement les questions de responsabilité. Je pense qu'il faut élargir la réflexion et ne pas en rester à la dimension militaire, mais plutôt considérer l'usage civil des SALA, par d'autres puissances mais aussi par des organisations plus ou moins formalisées. Finalement, un ennemi ne pourrait-il pas bénéficier de l'intelligence artificielle et l'utiliser d'une manière ou d'une autre ? J'en viens à ma quatrième question : finalement, les sociétés militaires privées, qui peuvent être liées au monde de la donnée, ne sont a priori pas françaises aujourd'hui, elles ne sont même pas européennes. Est-ce qu'il n'y a pas, dans la continuité de nos échanges d'hier et de la semaine dernière, un enjeu de souveraineté pour pouvoir faire émerger, en France et en Europe, des capacités et des savoir-faire en termes de SALA ?