Intervention de Jean Lassalle

Réunion du mercredi 22 juillet 2020 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Si je puis me permettre, en complément de ma précédente intervention, une parenthèse « Bisounours ». J'aimerais souligner combien les généraux de l'Antiquité avaient raison quand ils disaient que le véritable vainqueur est celui qui remporte la bataille des esprits. D'une certaine façon, il en va de même dans le sport, ou dans les élections ‒ j'en sais quelque chose ! Restent aussi, je vous le concède, quelques questions de moyens financiers dans les ressorts de la victoire. Je n'ai perdu qu'une seule élection mais de manière assez radicale !

Si l'on porte le regard dans le temps long, si l'on sonde profondément le cœur de l'homme ‒ après tout, il était un peu un fauve, il a su devenir un peu plus humain… ‒, bref, si l'on plonge dans les racines de notre histoire, je crois qu'un pays comme la France est des mieux placés pour démontrer, suivant une logique complexe mais imparable, qu'il y a plus d'avantages à la paix qu'à la guerre.

Je me le disais, par exemple, en réécoutant les discours de John Fitzgerald Kennedy, auquel je me suis beaucoup intéressé : il a tout simplement su éviter l'anéantissement de l'Europe ‒ en vérité, l'URSS et les États-Unis ne se seraient pas complètement anéantis eux-mêmes : c'est nous qui aurions fait les plus grands frais d'un conflit entre eux. Dans un de ses discours, où il désavoue d'ailleurs totalement son père, le président Kennedy parle bien des ressources de notre intelligence et de l'intérêt qu'il y a à en orienter les énergies vers d'autres conquêtes que celles de la guerre, en premier lieu celle de la Lune. Un grand pays comme le nôtre, fort de sa tradition universaliste, ne pourrait-il pas engager un combat sublime en faveur de la paix, et de l'emploi des énergies au service de l'homme plutôt que de la guerre ? À l'heure où une large part de l'humanité meurt de faim, on pourrait orienter les ressources de notre intelligence, et donc nos recherches, vers d'autres buts que la guerre ‒ pour trop souvent inexorable qu'elle soit ‒, et tendre ces ressources vers des objectifs autrement plus humains.

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