Nous abordons aussi dans notre rapport la question de l'emploi des réservistes. Sur les 3 000 militaires engagés dans l'opération Résilience, 500 étaient des réservistes. Toutefois, le grand public s'est étonné que la réserve ne soit pas mobilisée pour faire face à la crise sanitaire. À cet égard, l'état-major des armées a fait remarquer trois choses.
D'une part, les réservistes sont des militaires à part entière, intégrés au sein des unités d'active. Il n'est pas prévu aujourd'hui de leur confier des missions différentes. Le seul régiment uniquement composé de réservistes est le 24e régiment d'infanterie, stationné à Vincennes.
Ensuite, il n'a pas été nécessaire d'employer particulièrement les réservistes, l'active étant disponible et la crise n'étant pas une crise militaire.
Enfin, l'état-major des armées a plutôt cherché à limiter les déplacements qui auraient pu propager l'épidémie.
Nous considérons toutefois que ce type de crise pose une nouvelle fois la question de l'emploi des réserves dans notre pays.
Il nous semble qu'ils devraient participer aux entraînements de type « global game » pour être formés si une crise majeure advenait sur le territoire national.
Il nous semble aussi, comme je l'ai dit plus tôt, qu'ils pourraient contribuer au rayonnement des forces armées dans les « déserts militaires ».
En conclusion, nous préconisons de réinvestir ce champ des relations civilo-militaires. Dans un contexte marqué par une multiplication des menaces susceptibles d'affecter directement le territoire national, une parfaite coordination civilo-militaire revêt un caractère impératif. La rationalisation du plan de stationnement des forces armées, la professionnalisation depuis 1996 et l'arrivée d'une nouvelle génération d'élus, de hauts fonctionnaires, mais aussi de chefs d'entreprises, qui n'ont pas fait leur service militaire, sont autant de raisons qui expliquent la nécessité de cet investissement.
Je vous remercie.