Je remercie nos deux collègues rapporteurs pour ce travail – d'autant plus intéressant que leur mission s'est inscrite en complémentarité avec les précédents travaux de notre commission.
Je voudrais revenir sur trois points.
Le premier concerne la communication. Localement, on a eu l'impression que les préfets géraient la situation avec leurs moyens de préfecture et que le grand public avait très peu conscience de l'action menée par nos militaires. La sollicitation de l'armée, conformément à la règle des « 4 i », a révélé la faiblesse de nos préfectures qui, pour certaines, sont passées de 200 à 30 agents – incapables d'assurer la logistique nécessaire pendant cette crise sanitaire. Il serait important de reconnaître les missions exercées par nos militaires : ce sont quand même eux qui ont assuré la livraison de masques dans certains établissements et auprès de certains opérateurs au quotidien – à l'insu du grand public, ce qui me paraît injuste.
Deuxième point, je suis surpris qu'alors que vous venez d'évoquer une crise sanitaire, vous n'ayez pas – ou peu – parlé du ministère des Solidarités et de la Santé. Ce ministère et les agences régionales de santé (ARS) ont été centraux dans la gestion de cette crise. Je m'interroge donc quant à l'organigramme habituel – théorique – de gestion de crise : le ministère de l'Intérieur n'est-il pas devenu une interface supplémentaire risquant de nous faire perdre en agilité et en réactivité entre, d'une part, le ministère des Solidarités et de la Santé et l'ARS qui coordonnaient les besoins en masques et l'évolution de la doctrine de port du masque et, d'autre part, les responsables de l'acheminement de ces moyens ?
Enfin, dernier point, il y a peut-être des déserts militaires dans les départements mais il y a toujours des délégués militaires départementaux (DMD) et des centres d'information et de recrutement des forces armées (CIRFA). Il serait intéressant de réfléchir à la manière de renforcer la visibilité de l'armée, présente dans chaque département.