Intervention de Josy Poueyto

Réunion du mercredi 29 juillet 2020 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosy Poueyto :

Je voudrais m'associer à vos propos, Madame la présidente, concernant notre collègue Joaquim Pueyo. J'occupe son ancien bureau, on a souvent confondu mon nom avec le sien et l'amitié que je lui porte n'est pas d'hier.

J'associe Stéphane Baudu à ma question : avec l'opération Résilience, qui a pu donner un aperçu de l'emploi exceptionnel des armées sur le territoire national, quand les opérations Sentinelle et Harpie nous donnent un aperçu de l'emploi de celles-ci sur le temps long, le principe du continuum de sécurité fait son chemin, confronté à la réalité du terrain autant qu'à celle de nos moyens. Pourtant, vous nous le rappelez, l'engagement des forces armées sur le territoire national doit, en principe, suivre la règle des « 4i » et se limiter à un rôle de forces concourantes afin que nous préservions leur statut formel d'ultime recours. Si votre rapport avait pour ambition de nous focaliser sur la coordination pendant la crise sanitaire et que vous pointez des manquements systémiques dans cette coordination interministérielle, le principe même de double chaîne de commandement et de coordination a minima vous paraît-elle aujourd'hui toujours pertinente dans d'autres crises plus intenses ?

De manière plus précise, je souhaiterais décliner cette interrogation dans deux domaines. Si le principe est l' ultima ratio, je m'interroge sur sa mise en application pratique face à des opérations comme Harpie, Titan ou Héphaïstos, ou encore face à l'action traditionnelle en mer ou dans les airs. Plus encore, qu'en serait-il, selon vous, d'une crise telle qu'une attaque nucléaire, radiologique, biologique ou chimique (NRBC), où, vu notre état de préparation civile à des crises, l' ultima ratio militaire deviendrait également le principal sinon primo-intervenant ?

Par ailleurs, que penser d'une telle dualité de principe face à une attaque hybride dont l'essence même est la synergie civilo-militaire ? La séparation stricte entre le civil et le militaire, qui est déclinée dans les doctrines et équipements, ne grève-t-elle pas trop, au niveau tactique, notre synergie des moyens ? Au fond, vous l'avez dit, la mission première des armées doit rester la défense. Dès lors, comment procéder en interministériel quand la défense doit être multi-domaines sur le territoire national ?

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