Pour répondre à Thibault Bazin sur la communication, il est vrai que le grand public n'a pas bien mesuré l'effort fait par les militaires à l'occasion de l'opération Résilience. Certaines actions des armées étaient visibles, telles que l'usage des hélicoptères ou la mise en place de l'élément militaire de réanimation à Mulhouse. Mais, en effet, le grand public a ignoré l'implication des armées, en particulier dans les départements où elles n'étaient pas visibles.
Les militaires ont assuré la logistique du dernier kilomètre. Dans certains départements, il a été compliqué de faire l'inventaire des masques, puis de les distribuer. Dans les zones où il n'y avait pas de délégués militaires départementaux, ce sont parfois les gendarmes ou les pompiers qui ont été sollicités. Les pompiers ont parfois eu le sentiment d'avoir été oubliés dans cette crise. J'ai entendu ces critiques dans mon département de l'Orne, même si, après coup, ils ont pu être mobilisés rapidement. Nous avons entendu 4 délégués militaires départementaux, dont un issu d'un désert militaire qui a été sollicité pour désinfecter un commissariat de police. Nous connaissons leur importance à l'échelle locale.
Aussi, la culture militaire tend à disparaître de nos esprits si nous n'y prenons pas garde. La crise de la Covid-19 nous fait prendre conscience qu'il faut réarmer tous les dispositifs qui permettent de renforcer le lien armées-nation. Cette crise a été déterminante dans la prise de conscience à cet égard. Peut-être qu'il faudrait avoir recours à la contrainte pour ce faire, et par ailleurs, le service national universel permettra sûrement de répondre en partie à ces problématiques.