Intervention de Aurélien Taché

Réunion du vendredi 18 septembre 2020 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

La situation en Méditerranée orientale conduit à un envenimement des relations entre la Grèce et la Turquie sur fond de rivalité autour de l'appropriation des ressources en hydrocarbures. « L'Europe doit avoir une voie plus unie et plus claire », a déclaré le Président de la République en amont de la rencontre Med7, mais la position adoptée jusqu'ici par la France ne semble pas de nature à apaiser les tensions. Appeler à des sanctions et à une riposte directe contre Ankara, déployer des navires et des avions de guerre dans la région risque de conduire à une impasse.

La désescalade ne sera possible que si toutes les parties prenantes se retrouvent autour de la table. La solution allemande de médiation semble la plus raisonnable dans la perspective du prochain sommet européen, les 24 et 25 septembre. Mais comment dialoguer sereinement alors que des bâtiments de guerre se font face ? Comment envisager un compromis apaisé entre démonstration de force et menace de représailles ? La Turquie ne doit pas être considérée comme un ennemi. L'attitude offensive d'Ankara est certes condamnable, mais le gouvernement à tendance nationaliste du Premier ministre grec affiche également une attitude belliqueuse.

Les rapports avec la Turquie sont un sujet hautement stratégique pour la France comme pour l'Europe. L'équilibre géostratégique européen serait menacé si le climat venait à se dégrader faute d'un accord. La défense de la sécurité européenne ne peut s'envisager contre la Turquie, qui est notre partenaire au sein de l'Alliance atlantique : une crise diplomatique entre pays membres ne fait que nous fragiliser

Dans cette perspective, travailler à une sortie de crise en Méditerranée, notamment à un encadrement de l'exploration des gisements d'hydrocarbures, doit être notre priorité. C'est pourquoi je m'interroge sur les justifications réelles de la position singulière de la France dans ce dossier, qui place notre pays à contre-courant de la stratégie d'apaisement adoptée par la plupart de nos alliés.

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