Je salue l'augmentation du budget du SSA. Mais il faut de nombreuses années pour former un médecin ou un soignant et très peu pour les perdre, notamment certains spécialistes engagés en OPEX – il y a des exceptions à cela bien sûr, dont le défunt capitaine Marc Laycuras – qui quittent parfois le service trop tôt. Comment maintenir un niveau d'engagement exceptionnel au long cours ? Dans un autre domaine, j'ai interrogé, sans vraiment obtenir de réponse, le chef d'état-major des armées, le délégué général pour l'armement et Mme Darrieussecq sur la filière des minutions de petit calibre. Nous craignons qu'en cas de conflit la France ne soit pas indépendante en ce domaine. Les réponses qui m'ont été faites indiquent que nous avons sans doute une souveraineté européenne sur les approvisionnements mais que ces stocks stratégiques ne sont pas dépendants de l'industrie française, volontairement démantelée quand on a démantelé le savoir-faire armurier, notamment à Saint-Étienne. Les munitions de petits calibres participent de cette filière et, ayant vu ce qui s'est passé pour les masques de protection contre le nouveau coronavirus, je suis très inquiet de ce qu'il adviendrait en cas de conflit ouvert. Une évolution est-elle pensée sérieusement pour faire renaître cette filière hautement sensible ?