Notre rapporteur a dit que les anciens combattants étaient très sensibles au fait d'être, pour la première fois, représentés par une ministre. Je puis en témoigner.
Vous avez évoqué la « complexité » du monde des anciens combattants. Mes premiers mandats de maire m'ont montré que ce n'était pas effectivement un long fleuve tranquille. Nous avions constitué une association que nous réunissions deux fois par an, le 8 mai et le 11 novembre. Ils avaient une capacité à résister à des repas plutôt longs, aux apéritifs et aux digestifs, au point de me mettre moi-même en difficulté alors que j'étais en peine possession de mes moyens… (Sourires.) Ceux de 1914-1918 avaient la dent dure à l'égard de ceux de 1939-1945, qui en étaient bien malheureux. Ceux d'Indochine ont toujours été traités comme des moins que rien, ce dont ils ont conçu une amertume définitive, jusque dans leurs votes. Quant à ceux d'Algérie, ils n'étaient pas considérés du tout, d'autant qu'ils étaient accusés d'avoir contribué à fracturer la France et d'avoir laissé tomber l'Algérie. Il ne reste plus qu'eux et je sais que vous saurez leur accorder la reconnaissance, et pas seulement financière, à laquelle ils aspirent depuis si longtemps.
Mais maintenant, puisqu'il faut regarder l'avenir en face, comment refaire société autour de l'armée, qui reste très présente dans le cœur de notre patrie, en particulier des jeunes ? J'ai posé hier la question à Mme Parly qui m'a renvoyé à vous.