Le niveau de recrutement, civil et militaire, est en effet important dans l'armée. Nous constatons une lente augmentation du taux de féminisation des recrutements externes, qui est passé de 12,4 % en octobre 2017 à 16,8 % en octobre 2019. Nous sommes particulièrement attachés au fait que cette féminisation soit portée aussi par les concours externes d'officiers, où le taux de féminisation est passé de 17 % en 2018 à 21 % en 2019.
Je qualifierais volontiers notre politique en la matière de « tous azimuts ».
Conformément à une demande des femmes militaires, qui souhaitent disposer comme leurs collègues masculins de tenues aussi adaptées que possible à la situation, nous procédons actuellement à une uniformisation des tenues pour les femmes.
Nous avons mis en place des référents mixité égalité au sein de chaque entité. Ce réseau est animé par l'amirale Anne de Mazieux. Ces référents ont pour mission de veiller à ce qu'une égalité et une mixité soient respectées dans toutes les situations, et de faire remonter toutes les suggestions permettant d'améliorer la place des femmes dans les différents services.
Nous avons créé une « Master Class » au centre de formation de la défense à Bourges pour permettre aux femmes de gagner en confiance lors de leurs prises de parole. 160 femmes ont suivi cette formation en deux mois.
Nous avons également déployé un coaching permettant aux femmes militaires et civiles d'accéder plus facilement à des responsabilités d'encadrement supérieur, et de s'y projeter. Nous croyons beaucoup en effet à la valeur du modèle : voir que des femmes ont pu accéder au grade de générales par exemple donne envie aux plus jeunes de réaliser la même carrière.
La ministre a reçu très fièrement le label AFNOR « Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes », sur un périmètre pilote de 53 000 agents, incluant notamment le service en charge du recrutement des civils.
Nous avons enfin créé des postes d'ambassadeurs et d'ambassadrices du recrutement. Un certain nombre de jeunes femmes, après quelques années passées dans les armées, sont ainsi affectées au recrutement dans les CIRFA pour y expliquer comment les femmes peuvent trouver leur place dans les armées.
Hormis la Légion étrangère, je ne connais pas de métiers interdits aux femmes dans les armées. En tant qu'ancienne membre du ministère, je suis frappée de constater aujourd'hui la présence de femmes lorsque je visite des sous-marins ou des frégates. Je travaillais au cabinet du ministre lorsqu'il avait décidé de constituer des équipages non mixtes : cela n'avait pas abouti, faute de réussir à constituer des équipages féminins pour les sous-marins. Désormais, nous avons intégré des femmes dans les équipages de sous-marins, qui sont pourtant petits. Il s'agit donc clairement d'une préoccupation des généraux et des amiraux.