Intervention de Isabelle Saurat

Réunion du jeudi 8 octobre 2020 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Isabelle Saurat, secrétaire générale pour l'administration :

Très curieusement, l'armée reste très marginale dans le recrutement de jeunes en service civique. En 2019, elle n'a employé que 72 jeunes volontaires en contrat de service civique, ce qui est évidemment insuffisant. Le directeur de la direction du Service national et de la jeunesse (DSNJ), le général Ménaouine, dont vous avez souligné la qualité du site internet, considère qu'une véritable politique doit être menée en matière de service civique. Il a donc cherché quelles missions le ministère des Armées pourrait proposer dans ce cadre, et souhaite proposer des missions « citoyennes ». Les premiers contrats de ce type seraient signés avec les associations pour former les jeunes à des missions de « porte-drapeau ». Même si cela n'apparaît pas immédiatement, ces missions sont nécessaires et intéressent directement le lien entre armée et nation qu'il s'agit de développer. Les anciens combattants qui portent aujourd'hui des drapeaux sont en effet vieillissants et très contents d'accueillir ces jeunes. Ce dispositif a été mis en place en 2020, et nous cherchons à en développer d'autres du même type. La DSNJ conduit ainsi une politique volontariste en la matière, même si je ne peux pas vous dire combien de services civiques nous avons prévu d'accueillir en 2021.

Les crédits alloués aux opérateurs de l'État dont vous parlez concernent trois musées, dont les situations financières sont différentes.

Le musée de l'Air présente un fonds de roulement beaucoup trop bas. Dans le cadre de la crise sanitaire, il a donc fallu améliorer sa trésorerie, du fait de l'écroulement de ses ressources externes. Cette opération, qui a été réalisée en gestion 2020, et sera renouvelée en 2021, ne relève donc pas du tout d'un investissement.

Le musée national de la Marine présente quant à lui une trésorerie suffisante. La subvention d'équilibre qui lui est versée est donc en diminution de 2,1 millions d'euros. En revanche, nous avons augmenté les paiements pour la convention avec l'OPPIC dans la perspective de travaux à réaliser. La DAFP du musée est ainsi portée à 10,2 millions d'euros.

Le musée de l'Armée se trouve dans la même situation : il ne présente pas de problème de trésorerie, mais doit financer des travaux. Sa subvention est donc elle aussi en légère diminution, tandis que des fonds lui sont alloués pour la programmation de ces travaux.

Ces secteurs ont chez nous beaucoup souffert de la crise sanitaire, car une bonne part de leurs ressources étaient liées aux recettes des clients.

Le musée qui retrouve ses clients le plus facilement est le musée de l'Air et de l'espace, car il bénéficie d'une clientèle locale, issue en grande partie de la Seine-Saint-Denis et de l'Ile-de-France. Il a ainsi pu se mobiliser durant l'été pour les faire revenir, et la directrice du musée était plutôt satisfaite des résultats de cette mobilisation.

Le musée de l'Armée, dont la clientèle est très liée au tourisme international, est plus en difficulté de ce point de vue, mais il disposait d'une assise financière suffisamment solide pour qu'il ne soit pas nécessaire de compenser le déficit de recettes qu'il a connu en 2020.

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