Lors d'une audition du 30 septembre dernier, j'avais interrogé le directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère des affaires étrangères quant à la stratégie française face à la naissance de conflictualités dans les deux pôles. Celui-ci m'avait répondu être particulièrement vigilant aux revendications territoriales et aux programmes de recherche menés par certaines puissances en Arctique et en Antarctique. Ces velléités témoignent déjà du climat international qui s'annonce à l'horizon 2048, terme du protocole de Madrid protégeant l'environnement de l'Antarctique et potentielle année de renégociation du statut de cette région.
Si l'Arctique est convoité pour ses futures routes commerciales, l'Antarctique suscite quant à lui principalement un intérêt énergétique. Toutefois, quelle que soit leur nature, ces ambitions ne sont jamais uniquement civiles. Elles sont souvent hybrides. C'est pourquoi les armées se préparent, à l'instar de l'armée française qui a mené deux semaines d'expédition en Arctique en 2018. Cette expédition avait d'ailleurs mis à rude épreuve les équipements de nos soldats français, pourtant spécialistes de la montagne et du milieu grand froid. Quels sont les moyens dont dispose notre armée pour se préparer à des conflits inédits, au-delà de ceux que nous vivons aujourd'hui ? La marine nationale est-elle sensibilisée à ces futurs conflits et dispose-t-elle des moyens adéquats pour s'y préparer ? D'une manière plus précise, ce milieu particulier est-il intégré aux programmes et aux livraisons futurs ? À défaut, quels seraient les besoins capacitaires ? Nos alliés vous semblent-ils mieux ou moins bien préparés que nous ?