Compte tenu du modèle d'armée dont la France a besoin, quel regard prospectif portez-vous sur nos forces navales au-delà de l'exercice obligé du PLF pour 2021 ? La menace ne peut‑elle pas désormais venir de la mer ?
Elle est en effet l'objet de toutes les convoitises et devient un enjeu pour notre pays : je pense à la piraterie, aux objectifs climatiques, à la fonte de l'Arctique – et, donc, à la géostratégie qui se redessine dans le nord du globe –, à la défense des ressources halieutiques, aux données transmises par câble, au transport de marchandises qui représente 90 % de nos échanges, aux enjeux migratoires, et surtout, à la participation de la marine aux opérations sur les théâtres extérieurs.
Par conséquent nous voyons naître des stratégies navales agressives, notamment de la part de la Chine et de la Russie, ainsi que des comportements désinhibés en mer : la mer est‑elle un objet de préoccupation pour vous ? Quel regard portez-vous sur la situation ?