Pour la troisième année consécutive, le projet de loi de finances traduit fidèlement l'ambitieuse trajectoire de remontée en puissance de nos armées prévue par la LPM., ce dont nous nous réjouissons. Mais si les parlementaires se félicitent de débattre de budgets en hausse, ils sont surtout attentifs à leur exécution.
S'agissant de l'exécution budgétaire pour 2020 et de la fin de gestion, pourriez-vous revenir sur le montant des crédits à engager et à décaisser d'ici à la fin de l'année ? J'ai cru comprendre qu'il vous restait 10 milliards d'euros d'autorisations d'engagement à engager. Dans quelle mesure la DGA peut-elle relever ce défi ? Pouvez-vous nous rassurer sur ce point ? Quel est l'état de vos discussions avec Bercy à propos d'un éventuel report d'autorisations d'engagement ?
J'en viens au risque de prise de contrôle de nos entreprises par nos compétiteurs stratégiques. Au cours de mes auditions, certains interlocuteurs m'ont fait part de leurs craintes de voir des pépites françaises, qu'il s'agisse de PME ou d'ETI, basculer dans l'escarcelle d'investisseurs étrangers : Eramet serait ainsi prêt à vendre Aubert & Duval, et CNIM (Constructions navales et industrielles de la Méditerranée) fait l'objet de nombre de convoitises. Comment la DGA agit-elle, de concert avec d'autres départements ministériels, pour limiter de tels risques ? Pourriez-vous par ailleurs faire le point sur le dossier Photonis ?
En outre, comme le chef d'état-major des armées nous l'a rappelé ce matin, la LPM est avant tout une LPM de réparation et de consolidation. Il nous faut donc aller encore plus loin dans le sens de la remontée en puissance de nos forces, comme nous y invitent les différents chefs d'état-major en nous alertant sur l'accélération des désordres du monde.
Je pense en particulier à la nouvelle vision du chef d'état-major de l'armée de terre, mais aussi aux alertes du chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace relatives à l'effritement de notre supériorité aérienne ou à celles du chef d'état-major de la marine quant à la probabilité d'un affrontement naval de haute intensité, qui constitue aujourd'hui une « hypothèse de travail ». À votre poste, pensez-vous que l'actualisation de la programmation offrira une occasion de franchir un palier supplémentaire dans la remontée en puissance de nos armées ?