. Je vais répondre au président André Chassaigne qui évoquait les crispations liées au « Brexit » sur la pêche ainsi que sur la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord. Comme l'ont rappelé les militaires et le président de la République, le temps militaire est un temps long.
Depuis l'adoption des accords de Lancaster House et pendant toute la construction de la pleine capacité opérationnelle de la force conjointe, trois présidents de la République française et trois Premiers ministres britanniques se sont succédé. Je pense que l'on ne doit pas craindre que des crispations politiques ponctuelles ne remettent en cause cette construction. Oui, la coopération franco-britannique va continuer car nous n'avons pas le choix et que de nombreux points nous rassemblent. Cependant, comme le rappelait l'ambassadeur de Grande-Bretagne, le Royaume-Uni a un lien étroit avec les États-Unis. L'évolution des doctrines américaines va donc nécessairement influencer la pensée stratégique britannique.
Concernant la question de notre collègue Jean-Charles Larsonneur, il n'y a pas d' Integrated review pour le moment. Pour mémoire, l' Integrated review est l'équivalent de la LPM. Pour le moment, ce qui a été annoncé, le 30 septembre 2020, est un concept opérationnel, l' Integrated operating concept. Le général Carter a expliqué, dans des termes traditionnellement britanniques, c'est-à-dire avec beaucoup de marketing, sa vision pour le futur. Il s'agit notamment des nouvelles formes de conflictualité, des menaces hybrides, du cyber et du spatial. Maintenant, il leur reste à conduire une Integrated review qui va définir les priorités. Nous ne pouvons pas préjuger ce que vont faire les Britanniques à partir de l' Integrated operating concept, qui n'est qu'une revue stratégique de très haut niveau. Elle est d'ailleurs plus qualitative que la Revue stratégique française.