Je voudrais témoigner de l'investissement de tous les parlementaires en faveur de nos soldats. Cette commission est toujours très émue et proche de nos hommes quand il y a des morts au combat. Nous sommes très fiers de nos soldats.
Bien souvent, le COS disparaît derrière nos armées du fait de sa discrétion. On évoque fréquemment les victoires de Barkhane, en particulier au Mali, bien que – nous le savons – l'opération Sabre, constituée des forces spéciales, se trouve bien souvent derrière toutes ces réussites. Le commandement des opérations spéciales a neutralisé un certain nombre de chefs terroristes et cassé des flux logistiques. Des opérations ont été couronnées de succès grâce au renseignement, qu'il soit humain – au sol – ou d'origine électromagnétique (ROEM), essentiellement grâce à nos drones REAPER, de fabrication américaine – nous n'avons pas, en la matière, une entière souveraineté.
Le drone permet de filmer, de localiser les cibles potentielles, par triangulation, et de neutraliser des objectifs, par des tirs. Nous avons une certaine dépendance à l'égard de cet outil indispensable. Dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM), nous avons consenti au développement d'un drone européen, l'Eurodrone, qui ne devrait apparaître qu'en 2028, voire en 2030. Je ne vous cacherai pas que les années à venir m'inspirent une certaine inquiétude. J'en ai parlé hier à Mme Parly, qui nous a rappelé que des commandes de drones avaient été passées lorsque M. Le Drian occupait les fonctions de ministre de la défense.
Je voudrais vous interroger sur le trou capacitaire qui se dessine, au moins jusqu'à l'entrée en service de l'Eurodrone. Ce dernier sera d'ailleurs très lourd, moins agile que le REAPER. Correspondra-t-il vraiment à nos besoins ? Les forces spéciales ont la capacité à trouver des solutions. Est-il possible, d'ici à l'entrée en service de l'Eurodrone, de développer d'autres types de drones, afin de pouvoir pratiquer le ROEM ?