Intervention de Clément Beaune

Réunion du mardi 16 février 2021 à 18h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Clément Beaune, secrétaire d'État :

Cette coopération est difficile. Le partage de leadership a été réalisé en 2017 : le char pour l'Allemagne, l'avion pour la France. Cependant, le système de validation de tout contrat de plus de 25 millions d'euros, en Allemagne, se fait par un passage au Bundestag, avec parfois des réticences au sein de la coalition qui est au pouvoir, notamment au sein du SPD ; voilà qui complique les choses. Nous devons prendre un peu de recul sur les difficultés du moment : nous savions que la coopération engagée en 2017 sur le char et sur l'avion du futur avec l'Allemagne était un pari, qui serait forcément jalonné de difficultés. Cette coopération était inédite, elle ne correspondait pas aux habitudes de nos industriels, et nous savions que les modalités de décision et le rapport à la défense étaient très différents en France et en Allemagne.

Nous connaîtrons d'autres moments difficiles, mais je suis convaincu que nous les surmonterons. Alors que j'exerçais d'autres fonctions aux côtés du Président de la République, lors du sommet franco-allemand de Toulouse, il y avait déjà un blocage sur la répartition de certains contrats entre la France et l'Allemagne, sur le site de production, sur le leadership concret, pour l'avion en particulier. Ces blocages furent surmontés à l'époque. Ce projet, j'en suis sûr, verra le jour, et sera probablement élargi. Nous avions commencé à travailler avec l'Espagne, avec d'autres partenaires européens, sur une base ad hoc. Je crois beaucoup à cette coopération militaire franco-allemande, parce qu'elle est nécessaire. Elle fera date et précédent. Parce que des blocages reviendront, il sera difficile de faire aboutir ces deux premiers projets historiques.

Mais cela vaut la peine. Il s'agissait de la première décision franco-allemande du couple Macron-Merkel à l'été 2017, parce qu'ils savaient que le projet structurant post-Brexit pour assoir la crédibilité de l'Union européenne, c'était la défense. Si nous voulons donner des signes de crédibilité à la coopération européenne, c'est l'industrie de défense d'abord. Il s'agit d'un pari, que nous pouvons réussir – nous avons déjà surmonté à deux ou trois reprises des difficultés depuis 2017, nous surmonterons celles qui se posent aujourd'hui. Nous ferons aboutir ce projet d'une décennie avec l'Allemagne, et peut être quelques autres partenaires européens. Nous coopérerons encore avec les Britanniques dans des domaines de l'industrie militaire, mais nous avons besoin de l'industrie de défense de l'Union européenne.

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