Dans l'actualisation de la Revue stratégique, vous évoquez les programmes européens majeurs, en particulier les programmes franco-allemands pour lesquels des projets industriels connaissent une situation compliquée. Je pense aux Eurodrone, au programme Tigre, au programme MGCS et surtout au programme SCAF, pour lequel nos partenaires allemands souhaitent obtenir non seulement la communication des droits de propriété intellectuelle et le droit de pouvoir les exploiter, mais également celle de notre patrimoine industriel français, c'est-à-dire la richesse immatérielle de nos entreprises.
Dans les limites de la négociation en cours, pourriez-vous faire un point sur la coopération industrielle franco-allemande, vitale pour notre pays ? Cette question est un message, moins pour vous que pour nos amis allemands, car à des amis on peut dire la vérité. La coopération, nous y croyons mais pas au prix d'une abdication de nos intérêts industriels et de la richesse de nos entreprises. Ce qui est un problème technique au plus haut niveau de l'État pourrait devenir un problème politique dommageable à la relation franco-allemande. L'unanimité politique sur ces projets pourrait se fracasser sur la remise en cause de nos intérêts industriels et de la préservation de la richesse immatérielle de nos champions de l'industrie, notamment aéronautique.