Mon Général, j'aimerais tout d'abord vous adresser quelques mots de bienvenue en allemand. Votre présence nous montre à quel point l'amitié et le partenariat entre nos deux pays sont cruciaux.
Mon général, il convient de dire la vérité à ses amis. Nous savons à quel point les succès dans le domaine de la coopération franco-allemande sont importants et nous y sommes extrêmement attachés. Et le petit-fils d'officiers qui se sont battus dans les différentes guerres mondiales peut mesurer le prix de vous avoir ici parmi nous. C'est une réelle émotion.
Au-delà, nous avons parfois quelques doutes en matière de coopération stratégique ; doutes survenus à la suite des propos tenus par votre ministre de la défense qui estimait que l'autonomie stratégique évoquée par le Président Macron - et je crois que la plus grande partie de cette commission de la défense le partage - était une illusion ; doutes parfois, sur l'engagement en opérations extérieures puisque l'Allemagne a choisi de ne pas rejoindre la mission Takuba. Nous sommes très reconnaissants de l'engagement de l'Allemagne dans la mission de police de l'Union européenne (EUPM) et dans la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et nous savons le rôle que vous y jouez, mais coopérer sur un théâtre d'opérations aurait pu avoir un sens.
Nous sommes surtout inquiets quant à nos programmes de coopération industrielle et technologique qui sont absolument vitaux. Ils concernent le Main Ground Combat System (MGCS), le programme Tigre, le programme Eurodrone et, surtout, les négociations autour du SCAF et les problématiques soulevées quant aux droits de propriété intellectuelle.
Aux fonctions qui sont les vôtres et en connaissant la singularité institutionnelle allemande, notamment le rôle tenu par le Bundestag, quel est votre regard sur cette coopération industrielle ? À quel point la jugez-vous essentielle ?
Comment améliorer notre culture stratégique commune, indispensable pour bâtir ensemble la sécurité collective de l'Europe ?
L'ensemble des Européens est confronté à la volonté de certains magistrats de l'Union européenne d'appliquer la directive « temps de travail » à nos armées. Ce problème est extrêmement préoccupant. Comment la Bundeswehr s'y prépare-t-elle ?