Votre exposé, Madame la rapporteure pour avis, m'a fait replonger avec beaucoup de bonheur dans mon pays d'origine. En tant que citoyenne franco-suisse, je ne peux que me réjouir des relations de confiance qui unissent nos deux pays et de la perspective de cet accord.
Dans l'histoire de la réflexion militaire et stratégique de la France, la question de la neutralité suisse a toujours suscité l'intérêt. La France de la IVe République avait bien compris les ressorts de la politique suisse de neutralité et les avait acceptés avec intelligence, malgré le contexte de la Guerre froide. On se souvient que certains responsables français étaient même prêts à s'appuyer sur l'exemple et la pratique de cette neutralité pour défendre un concept de sécurité en Europe permettant de relativiser l'importance du rideau de fer. Par ailleurs, la France accordait de l'importance à l'efficacité de la défense suisse et ne se refusa pas à certains contacts discrets avec les autorités militaires fédérales afin d'étudier les modalités d'une éventuelle collaboration en cas de guerre.
Il ne fait pas de doute que l'accord qui nous est présenté est un écho de ces anciennes réflexions. Cette coopération comprend des programmes d'instruction dans des domaines élargis, tels que la logistique, l'armement, la cyberdéfense, la médecine militaire, le droit humanitaire, ou encore la protection nucléaire, radiologique, biologique et chimique. Elle concerne aussi la gestion du personnel. À ce propos, entre le plan famille et le plan mixité, le gouvernement français a montré sa volonté d'aller de l'avant et l'armée française est désormais l'une des plus féminisées du monde. Pouvez-vous nous dire, Madame la rapporteure pour avis, ce qu'il en est des politiques visant à favoriser l'égalité entre les hommes et les femmes chez notre nouveau partenaire suisse ?