Le groupe Agir ensemble est évidemment favorable à la ratification de cet accord, qui lui semble bon et nécessaire. Sans tirer de conclusions hâtives, je note que c'est paradoxalement avec nos partenaires extérieurs à l'Union européenne que nous avons souvent les relations les plus simples en matière de défense : je pense au Royaume-Uni et à la Suisse.
Si nous partageons avec les Anglais une culture stratégique commune, beaucoup de choses nous distinguent des Suisses : la neutralité helvétique, d'abord, qui s'oppose à notre culture plus expéditionnaire ; le caractère professionnalisé de nos armées, par opposition avec l'armée de conscription des Suisses, qui ne s'appuie que sur 3 000 soldats professionnels. En dépit de ces différences, il est possible de nous rassembler et de coopérer, notamment sur la question de la défense opérationnelle du territoire.
J'aimerais revenir sur la doctrine de l'armée suisse, au moment où de nombreuses puissances occidentales s'interrogent sur la leur, à l'image des Anglais, qui ont adopté une nouvelle stratégie. Il me semble que, dans ce contexte, certains choix suisses mériteraient d'être étudiés : le modèle du citoyen combattant, par exemple, ou celui du maintien d'une filière de production d'armement de petit calibre. Au moment du retour des débats sur la haute intensité et de la nécessaire résilience de la nation, j'aimerais connaître le regard que vous portez sur les grands choix doctrinaux de la Suisse, et surtout sur la manière dont nous pourrions progresser ensemble dans notre compréhension mutuelle.