Comme d'autres groupes avant moi, je souhaite indiquer que la France insoumise conteste la méthode de travail que le Gouvernement et la majorité imposent pour traiter de la revoyure de la LPM. En début d'année, un document d'actualisation stratégique a été publié sans que les parlementaires soient consultés quant à son contenu. Arnaud Danjean, pour la revue stratégique, avait eu la courtoisie de consulter les différents groupes. Depuis, plus rien. Dans la mesure où la plupart des arbitrages ont été pris en conseil de défense en décembre dernier, on comprend que vous ne fassiez presque plus semblant. Il n'y aura donc pas de texte législatif particulier pour sanctionner un véritable travail de revoyure. On sait déjà que la loi de finances devra suffire. Bref, si vous me passez l'expression, c'est une comédie ! Vous êtes ici et vous répondrez à une multiplicité de petites questions intéressantes. Mais cela ne permettra certainement pas au Parlement de construire la politique de défense du pays de ces prochaines années, ni même de contrôler effectivement l'action de l'exécutif. Je note que le seul véritable débat en séance au sujet de la LPM aura lieu demain soir et à l'initiative de la France insoumise.
Je me contenterai donc de vous interroger à propos de quatre sujets. Le premier concerne la tribune des militaires. Je vous remercie de la mise au point que vous avez apportée, mais je m'interroge quant au fait que vous n'ayez pas saisi la justice pour vous assurer que ces généraux ne puissent plus user de leur titre à l'avenir. Seule une décision judiciaire le permettra. La radiation ne le permettra pas.
Le deuxième sujet est celui du Tchad. Vous n'avez pas informé la représentation nationale de l'action de l'armée française dans ce pays. Fait-elle, au profit du régime, du renseignement, de l'appui feu, du soutien, de l'aide médicale ou rien de tout cela ?
Ma troisième question concerne les ventes de Rafale à l'Égypte. La France sera garante pour 85 % des emprunts de l'Égypte, État notoirement surendetté. Depuis 15 ans, combien ce mécanisme de garantie a-t-il coûté à l'État, tant en sommes immobilisées qu'en crédits réellement dépensés ? Dans le cas de l'Égypte, un défaut de paiement affecterait-il la tenue de la trajectoire de la LPM ?
Enfin, s'agissant du SCAF, le Bundestag allemand a été informé assez précisément et très régulièrement de l'enjeu des discussions. Nous, députés français – la présidente Thillaye l'a dit –, ne sommes informés que par la presse. Comptez-vous traiter l'Assemblée autrement que comme une chambre d'enregistrement et nous fournir une présentation détaillée des sujets de discussion relatifs à ce programme, le plus structurant pour les trente prochaines années ?