Le Royaume-Uni vient de renouveler sa réflexion stratégique en annonçant un effort historique de son budget de défense puisqu'en novembre, Boris Johnson, a annoncé 28 milliards d'euros de dépenses supplémentaires pour les quatre prochaines années. Cette annonce comprenait notamment la commande de treize nouvelles frégates et des investissements massifs vers des technologies de rupture pour la plupart des navires et les véhicules de combat. Boris Johnson distinguait aussi les technologies d'avenir, dites Sunrise, des technologies classiques Sunset. Dans son discours « Command paper » du 22 mars dernier, le secrétaire d'État à la défense Ben Wallace a détaillé ces ajustements importants en soulignant notamment le développement de la prochaine génération des systèmes sous-marins d'ici à 2040, la réorganisation de l'armée britannique en sept brigades de combat adaptées aux différents combats tactiques, et la construction d'une colonne vertébrale digitale permettant au commandement stratégique d'exploiter et de partager des données grâce au cloud.
Dans votre entretien avec Ben Wallace, le 21 avril dernier, vous avez paraît-il évoqué la coopération franco-britannique. En novembre 2020, mon collègue Charles de La Verpillière et moi-même avons dressé un bilan des accords de Lancaster House après dix ans. Ce bilan est satisfaisant, mais il appelle manifestement de nouveaux efforts. L'actualisation britannique concernant les équipements de défense paraît bien plus radicale que la trajectoire actuelle de notre LPM, qui n'a pas été actualisée. Comment analysez-vous cette situation ? Quelle est votre position quant au futur des accords de Lancaster House ?