Monsieur Le Gac, la Marine nationale réfléchit à différentes innovations très intéressantes – qu'on a pu voir tout à l'heure en vidéo – de moteurs hybrides ou électriques qui rendent silencieux les bateaux en opération. Cependant, à l'échelle de la Marine nationale, ces innovations ne peuvent être considérées comme la seule solution d'autant que la recherche n'en est qu'à ses débuts. Les armées, en particulier la Marine, dépendront donc encore assez longtemps des énergies fossiles ou nucléaires.
Il est inenvisageable à ce stade de recourir sur les navires au gaz naturel liquéfié, jugé trop dangereux par les études techniques et opérationnelles (technico-opérationnelles ?) qui ont été menées. Le recours aux biocarburants reste la voie privilégiée dans le cadre du mix énergétique, avec les limites que nous avons évoquées tout à l'heure. Cette solution est envisagée à court terme mais la Marine nationale dépend essentiellement du nucléaire pour la propulsion – comme l'illustre l'option retenue pour la nouvelle génération de sous-marins (et le futur porte-avions ?). Cette option est aussi celle qui permet les émissions de CO2 les plus faibles.
Nous avons eu des débats très intéressants sur le nucléaire lors de nos auditions. Ainsi, l'Allemagne a l'intention de fermer ses centrales nucléaires mais ne le fera pas avant 2038 (pour certaines d'entre elles ?). En outre, elle a ouvert des usines à charbon et surtout, elle est désormais dépendante à plus de 70 % de la Russie, ce qui n'était pas le cas auparavant. Toutes les questions énergétiques sont à regarder à l'aune de la dépendance que le pays risque subir, même à l'égard de pays amis. Comme le disait Jean-Marie Fiévet tout à l'heure, s'agissant des terres rares, nous sommes tous dépendants de la Chine. L'Australie travaille sur cette question des terres rares et d'autres pistes se dessinent, tant la question des énergies aura des conséquences géostratégiques importantes dans les années à venir.