Monsieur Trompille, si la question des débris de l'espace a été peu abordée durant nos auditions, nous menons quand même une réflexion sur cette thématique importante. On estime à environ 34 000 le nombre de déchets ou objets de plus de 10 centimètres dans l'espace, sans parler de ceux qui sont beaucoup plus petits. Vous l'avez dit, il y a quelques jours, on a frôlé l'incident, un déchet ayant approché de près la station orbitale. Il existe effectivement des projets de satellites nettoyeurs – dont un qui, à l'aide d'un bras, pourrait saisir les plus gros objets flottant dans l'espace pour les désorbiter et les renvoyer dans l'atmosphère où ils seraient automatiquement détruits. Il n'y aurait certes pas de récupération mais au moins destruction de ces déchets. Il y a également un projet de satellite doté d'un filet immense permettant de récupérer un maximum d'objets et de les désorbiter dans le haut espace – où il n'y a plus de satellites. Ces objets resteraient malheureusement dans la stratosphère mais plus dans les différentes couches où se trouvent nos satellites – ce qui éviterait les risques d'incidents importants. Vous avez raison de souligner que ces objets sont de très grande valeur ajoutée puisqu'ils sont faits des matières composant nos satellites. Cependant, les faire revenir sur terre aurait un coût phénoménal. Peut-être est-il donc plus intéressant de les renvoyer dans l'atmosphère pour qu'ils soient détruits. Monsieur Trompille, vous aviez abordé le sujet dans l'excellent rapport que vous avez publié sur l'air et l'espace, il y a deux ans environ, et j'avais trouvé votre analyse passionnante – analyse qui correspond aux échanges que nous avons eus avec différents acteurs.