Intervention de Jean-Charles Larsonneur

Réunion du mardi 15 juin 2021 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Larsonneur :

L'actualisation est l'occasion de dresser un bilan et de tracer des perspectives. Depuis le début de la législature, le ministère des armées a profondément évolué, qu'il s'agisse des équipements, de son organisation ou de l'écosystème industriel. Nos armées ont mené la réforme de la conduite des programmes d'armement, celle du soutien, posé les jalons d'une véritable politique européenne des équipements. Nos succès à l'export témoignent de la vitalité de nos industriels. Le ministère et les industriels peuvent envisager l'avenir avec confiance et ambition. Sur tous ces sujets, nous vous sommes redevables, ainsi qu'à l'ensemble des personnels de la DGA, au moment où celle-ci fête ses 60 ans.

Je vous remercie de vos éclairages sur le format de l'armée de l'air et de l'aéronavale. L'hypothèse de quatre-vingts Rafale est préoccupante au regard de la cible initiale. Je partage votre déception sur le partenariat italien et le contrat indonésien. Mais mon propos portera sur le programme du drone MALE (moyenne altitude, longue endurance) européen, sous leadership allemand, mené par l'Organisme conjoint de coopération en matière d'armement, l'OCCAR, et dont les livraisons ne sont prévues qu'à partir de 2027.

Nos collègues du Sénat ont très justement dénoncé la surspécification ayant entraîné un surcoût du programme, dont le budget atteindrait environ 7 milliards d'euros. Des inquiétudes demeurent quant au financement par les partenaires espagnols et italiens, mais d'autres incertitudes pointent à l'horizon, en particulier concernant le choix du motoriste par Airbus Defence and Space. Il est attendu prochainement ; Safran Helicopter Engines a formulé une offre entièrement européenne pour la propulsion, mais une offre concurrente, soutenue par l'Italien Avio à partir d'un moteur américain développé par General Electric, serait en cours de certification auprès de l'administration fédérale de l'aviation. Le directeur général de Safran, Olivier Andriès, et le président de Safran Helicopter Engines, Franck Saudo, considèrent qu'après le choix d'Avio, le drone MALE ne serait plus totalement européen. Quatre systèmes ont été commandés en 2020, deux sont prévus après 2021. Dans l'hypothèse où le système serait soumis à la réglementation ITAR (International Traffic in Arms Regulations), contrairement aux exigences contractuelles, et où l'Allemagne envisagerait l'assemblage complet de tous les appareils à Manching, voire refuserait de les armer, devrions-nous annuler le processus ? Qu'en est-il du développement d'une version marine ?

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