En 2030, le monde comptera 41 mégapoles, soit des villes de plus de 10 millions d'habitants, et, en 2050, 73 % de la population mondiale vivront en milieu urbain. Les retours d'expérience dont nous disposons concernant Donetsk, Alep ou Mossoul – et je salue la force Wagram, notamment le 11e régiment d'artillerie de marine, qui s'est illustrée dans ces combats – nous montrent que le combat urbain est d'une nature particulière, non seulement pour l'artillerie – en raison de la difficulté de l'emploi, liée à un réceptacle de tir très élargi, en l'absence d'obus téléguidés ou à guidage laser –, mais aussi pour les hommes : les sections doivent être déployées en petits groupes pour atteindre un objectif et tenir compte des problèmes liés à la technologie en milieu urbain – caméras de surveillance, utilisation de drones… – ou de populations manipulées pour s'intercaler entre les belligérants. Lorsqu'il y a quelques mois, j'ai interrogé à ce sujet le chef d'état-major des armées, il m'a répondu qu'il ne relevait pas de sa compétence mais qu'une cellule, placée auprès du chef d'état-major de l'armée de Terre, y réfléchissait. Pouvez-vous nous indiquer où en est la réflexion en la matière et dans quelle mesure le milieu urbain peut être envisagé comme un futur théâtre d'opérations ?