Je souhaite me pencher sur le renseignement, capacité essentielle tant pour les opérations que pour l'influence. Vous avez décrit les multiples menaces auxquelles nous faisons face – informationnelles, immatérielles, cyber. Vous avez parlé du « loupé » après 1914-1918 concernant les tanks ; de mon point de vue, nous avons aussi loupé le rendez-vous des drones, il y a quelques années. Je ne voudrais surtout pas que nous loupions également le tournant de la robotique, du numérique et de l'intelligence artificielle, qui est très important pour nos résultats opérationnels.
Bien entendu, cela demande une volonté politique, qu'il nous revient d'exprimer, ainsi qu'une bonne articulation avec notre base industrielle et technologique de défense (BITD) et la recherche et développement. Mais il convient dans tous les cas de s'appuyer sur votre expertise et sur votre analyse, qui sont essentielles.
Vous avez évoqué à cet égard le projet Vulcain, outil qui me semble très intéressant et important, y compris pour les responsables politiques que nous sommes. Compte tenu des travaux menés dans ce cadre, quel est votre point de vue sur les perspectives en la matière ? Comment le commandement du renseignement de l'armée de Terre – pour lequel travaillent pas moins de 4 300 hommes – compte-t-il articuler son action avec ces travaux ?