Intervention de Florence Parly

Réunion du mardi 29 juin 2021 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Florence Parly, ministre des Armées :

Vous soulevez une question principielle, et vous l'appliquez au cas particulier d'un pays, l'Égypte. Je répète l'importance de la clarté sur la manière dont nous conduisons nos politiques d'exportation, en nous conformant aux traités internationaux et aux règles que nous nous imposons dans le cadre de la CIEEMG.

Je comprends parfaitement les interrogations concernant un pays dont les institutions sont différentes des nôtres et qui ne fonctionnent pas comme une démocratie occidentale. Certes, ce pays est engagé à nos côtés dans une région très compliquée, le Proche et le Moyen-Orient, pour essayer de stabiliser l'environnement et lutter contre le terrorisme, mais cet argument ne saurait servir d'excuse pour procéder à des exportations qui pourraient contribuer à réprimer la population égyptienne ou à l'enfermer dans les prisons. Je le dis avec solennité devant vous : le matériel que nous vendons à l'Égypte n'est précisément pas destiné à faire du maintien de l'ordre.

Ainsi, les avions Rafale, qui équipent l'armée de l'air égyptienne et dont nous nous apprêtons à augmenter le nombre, ne contribuent en aucune façon au maintien de l'ordre en Égypte, pas plus que les navires que nous lui avons vendus pour équiper sa marine. J'ajoute, mais cela n'a rien à voir avec le sujet qui nous occupe aujourd'hui, que les relations de coopération que nous avons développées avec ce pays facilitent la discussion sur les sujets sensibles et difficiles du respect des droits de l'homme. Lors d'un déplacement au début de l'année 2019, j'ai ainsi pu constater que le Président de la République avait abordé ces questions, non seulement en privé, mais aussi en conférence de presse, et qu'il avait reçu des ONG qui défendent les droits de l'homme en Égypte. Les relations étroites nouées avec ce pays dans le cadre du combat contre le terrorisme nous autorisent à avoir un dialogue franc.

S'agissant du Nigeria, nous avons vendu un bâtiment hydrographique, qui a vocation à améliorer la connaissance des fonds marins. Nous avons également cédé des moteurs pour des appareils alpha jet. Il est vrai qu'il ne s'agit pas d'un pays avec lequel nous entretenons couramment des relations commerciales de cette nature.

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