Intervention de Jean-Jacques Ferrara

Réunion du mercredi 30 juin 2021 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Ferrara :

Lorsque la commission de la défense m'a fait l'honneur de me désigner rapporteur des crédits de l'armée de l'air, il y a quatre ans, j'ai décidé de consacrer une large part de mon rapport à l'aviation de chasse. Je ferai de même cette année. C'est donc à ce sujet que je souhaite d'abord vous interroger, mon général.

Je me réjouis bien évidemment des succès du Rafale à l'exportation. Il me semble toutefois utile de rappeler qu'il y a quatre ans, le nombre d'heures consacré à la formation des pilotes égyptiens, qatariens et indiens dans le cadre du soutien aux exportations (SOUTEX) avoisinait 7 000, soit l'activité d'un escadron Rafale durant deux ans. Ayons tous ces chiffres en tête.

Vous avez évoqué la livraison de trente-neuf Rafale entre 2022 et 2025 pour remplacer les Rafale vendus, ce qui impose des exigences au constructeur et implique d'augmenter la disponibilité des appareils. Il y a donc un équilibre fragile à maintenir. J'admire votre optimisme – nous voulons tous y croire.

Le niveau d'engagement de l'aviation de chasse dans les opérations extérieures demeure élevé, même s'il a diminué au Levant. Ce n'est pas sans conséquences sur l'épuisement des matériels et des personnels, dont la formation et l'entraînement sont par ailleurs amputés faute d'un nombre suffisant d'heures de vol en France. Qu'en est-il exactement aujourd'hui ? La formation initiale des jeunes équipages accuse-t-elle toujours un retard ? La réforme de la formation des pilotes, engagée à Cognac, a-t-elle permis de le combler en partie ?

Surtout, à l'heure où tout le monde parle de la nécessité de se préparer à un conflit de haute intensité, sommes-nous parvenus à stopper l'effritement des savoir-faire les plus complexes, notamment dans les domaines de l'entrée en premier, de l'action dans la profondeur et de la supériorité aérienne ? Les récents exercices et démonstrations de force de l'armée de l'air tendent à le démontrer, mais cela ne demeure-t-il pas un sujet de préoccupation ? Ma crainte est que l'on ne puisse pas exploiter pleinement la polyvalence du Rafale, les futurs équipages étant contraints de se spécialiser faute d'un nombre d'heures suffisant pour l'entraînement. J'imagine que la simulation offre une compensation partielle. Pouvez-vous néanmoins nous apporter des précisions et nous rassurer aujourd'hui ?

Mais, si vous me passez l'expression, il n'y a pas que la chasse dans la vie ! Aussi, permettez-moi de vous interroger sur le futur cargo tactique médian (FCTM), qui a vocation à succéder aux CASA ou aux Hercule. Où en sommes-nous à ce jour ?

Je ne saurai conclure, mon général, sans vous remercier pour votre engagement et votre disponibilité durant votre mandat à la tête de l'armée de l'air et de l'espace. Je salue évidemment le chef militaire engagé au service de la nation, mais aussi l'homme, que nous avons vu au cours de ces années et qui s'est manifesté une fois de plus dans les propos qui ont conclu votre intervention liminaire. Je vous souhaite la plus grande réussite à Norfolk ; vous saurez, je le sais, faire face à ce nouveau défi.

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