Général, tout d'abord, en tant que députée élue à Pau, dans ce Béarn qui rassemble plusieurs régiments de valeurs au sein de notre dispositif de défense, je tiens à vous remercier. À la fois pour votre présence parmi nous aujourd'hui, puis pour la qualité de votre exposé. Permettez-moi aussi, au nom du groupe Modem et apparentés, de saluer le chef d'état-major qui a assumé sa fonction en plaçant justement la singularité militaire au carrefour d'une vision stratégique renouvelée et nécessaire à la résilience de la Nation.
En vous positionnant pour une singularité positive, vous avez développé plusieurs thèmes majeurs dont deux vont me permettre de poser ma question : je veux parler de l'humain et interroger notre capacité à recruter et à fidéliser nos militaires. Pour moi, la gestion des ressources humaines est essentielle à l'articulation de la singularité militaire française dont nous parlons, à l'heure où les défis se transforment et où d'autres émergent.
Face parfois à un ennemi qui se démilitarise ou face à des menaces moins facilement identifiables, jusqu'au retour du risque de haute intensité : les exigences du combat, les exigences de disponibilité, exercer ce métier, porter des valeurs, faire face à la mort, faire corps, sont autant d'éléments qui confient de lourdes responsabilités. C'est particulièrement vrai quand il s'agit d'aborder les moyens à disposition. Pour préparer cette audition, je me suis longuement interrogée – alors que nous arrivons à la fin d'un cycle – sur les progrès qui restent à réaliser. Alors oui, nous avons redressé la barre avec cette loi de programmation militaire « à hauteur d'hommes » pour réparer nos capacités. Mais je constate que le travail constant d'ajustement reste d'actualité et qu'il nous faut encore renforcer nos formations et nos entraînements pour obtenir un modèle d'armée complet. Nous souhaitons répondre à la haute intensité mais, par exemple, les parachutistes subissent toujours les conséquences de la fragilité du transport aérien tactique. Malgré les efforts pour améliorer la disponibilité des avions de transport, le nombre de six sauts par an, qui représente le seuil sécuritaire pour nos paras, n'a pas été atteint depuis plusieurs années et semble encore difficilement accessible cette année. Qu'est ce qui est en cause ? Les budgets ? La transformation des organisations ? Quelles mesures pour améliorer cette situation ? Pouvez-vous nous faire un point sur l'externalisation du moyen aérien pour le saut à ouverture automatique ? Je pense que ces questions sont intimement liées à la singularité militaire, en ce sens qu'elles abordent aussi, à travers la confiance accordée à l'institution, la construction de l'esprit de sacrifice, le courage, l'esprit de corps et la discipline. Je vous remercie.