Merci Madame la présidente. Mon général, au nom du groupe Agir ensemble je voudrais saluer votre engagement d'une vie, celui d'un grand chef militaire avec de très grandes qualités, doté aussi d'une singularité de tempérament, ce qui fait qu'il est toujours très riche de pouvoir vous écouter, voire d'échanger avec vous.
Merci pour cette intervention « gratuite » qui nous permet de nous extirper des sujets du quotidien et d'aborder le thème fondamental de la singularité militaire qui, malgré toutes les évolutions technologiques, est facteur de supériorité opérationnelle dans les combats.
J'aurai deux questions.
Premièrement, ces dernières années ont été marquées par des expressions malheureuses dans l'espace public. Je pense à quelques généraux, notamment, mais aussi à l'article du colonel Legrier. La parole du militaire dans l'espace public est à mes yeux extrêmement importante, et pas uniquement sur des sujets militaires. Je crois que vous-même, d'ailleurs, vous aviez appelé les militaires à prendre la plume. Selon vous, le cadre actuel d'expression des militaires mérite-t-il d'être précisé, par une instruction militaire ou par la loi ?
Deuxièmement, nous avons aussi beaucoup parlé de la fonction expéditionnaire des armées comme de la défense des intérêts vitaux. Je rappelle que l'hypothèse d'un engagement majeur, qui constitue le plus haut niveau de notre contrat opérationnel, prévoit un engagement de 21 000 hommes en six mois. On peut d'ailleurs se demander si notre adversaire stratégique nous laissera six mois de préparation si un jour on a besoin de ces forces… Mais j'aimerais savoir si selon vous, un retour à la conscription pourrait être envisagé ? Si oui, quelle serait la singularité militaire appliquée aux jeunes conscrits ? Enfin, plus généralement, comment concilier la singularité militaire et la responsabilité de chacun, de chaque citoyen, dans les enjeux de défense nationale ?