Si nous sommes confiants dans notre chef d'état-major des armes (CEMA), c'est que nous l'avons vu œuvrer comme chef d'état-major de l'armée de terre (CEMAT) et parce que nous retrouvons dans votre parcours aussi bien le légionnaire que le stratège ou le communicant, toutes qualités nécessaires dans vos nouvelles fonctions.
Depuis la fin de la guerre froide, nous avons vu reculer la défense opérationnelle du territoire. Depuis une dizaine d'années, la gendarmerie est rattachée au ministère de l'intérieur. Ce matin, le directeur général de la gendarmerie nationale a vanté ses bonnes relations avec les armées. Certains pays intègrent dans leur stratégie d'engagement total les forces de sécurité intérieure. C'est un peu moins le cas dans notre pays du fait de la dissuasion nucléaire. Toutefois, dans certains territoires de la République, notamment les territoires d'outre-mer, les premiers qui pourraient s'opposer au fait accompli sont nos gendarmes. Ont-ils toute leur place dans notre stratégie de défense nationale ?
Concernant la lutte informationnelle, je vous invite à lire le scénario de la Red Team, Chronique d'une mort culturelle annoncée, décrivant une société où les réseaux sociaux ont pris une importance telle que les armées interviennent dans des contextes informationnels très hostiles. De violentes campagnes de désinformation sont menées dans certains théâtres. Il est urgent d'engager fermement une stratégie de lutte informationnelle. Quelles sont les actions urgentes à lancer ?
La stratégie de puissance d'un pays repose aussi sur des leviers non militaires . Au Sahel, nous voyons bien que l'excellence de nos résultats tactiques n'est pas la seule solution. En tant que chef militaire, vous sentez-vous libre de faire à nos autorités des propositions pour que notre pays puisse recourir à des leviers non militaires ?