Parce qu'il n'y a pas de besoin et que pour tenir une posture permanente à deux, il en faudrait sans doute six, avec le nombre de têtes correspondantes.
Vous pouvez voir notre modèle comme échantillonnaire. Le modèle britannique l'est un peu moins grâce à un effort accru sur certaines niches et l'abandon complet ou quasi-complet de certaines capacités. Je ne critique pas la posture britannique mais, outre le fait qu'un pays est une île et l'autre plutôt continental, la grande différence entre les armées française et britannique, c'est qu'en France, quand le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) prépare une opération, il recommande la plupart du temps au pouvoir politique de la conduire en coalition. Mais, à défaut de coalition – en clair, si les Américains décident de ne pas s'engager – il peut et doit toujours être en mesure de proposer une option au Président de la République. Les Britanniques conçoivent très probablement de s'engager uniquement au sein d'une coalition avec les Américains, ce qui induit des différences de conception de nos modèles d'armée.
L'opération Barkhane, ce ne sont pas 2 500 militaires, mais un peu plus de 5 000, avant la diminution prévue. Même avec 5 000 hommes, on ne peut tenir la bande sahélo-saharienne. Y mettrait-on la totalité de l'armée française que ce serait probablement encore insuffisant. Ce n'est pas, stricto sensu, une question de volume. C'est le message adressé par le Président de la République aux pays de la région : c'est à eux d'être capables d'assurer leur sécurité. Nous pouvons les aider mais ils ne doivent pas penser que nous le ferons à leur place.
Je n'ai bien évidemment pas donné la primeur de la Vision stratégique à la presse mais aux militaires que je commande. Vendredi dernier, j'ai tenu la réunion des commandeurs, auxquels j'ai livré ma vision stratégique, parce que c'est à eux qu'elle s'adresse. Vous êtes aussi informés par la presse et je vous en ai dit davantage que vous n'en avez lu dans les journaux.
La réforme du maintien en condition opérationnelle (MCO) aéronautiques passe par un changement de stratégie et l'introduction de contrats verticalisés. Souscrits sur un temps plus long et sur un périmètre plus large, ils induisent des engagements initiaux importants, ce qui explique l'augmentation du niveau des autorisations d'engagement. Les flottes soutenues, lorsqu'elles sont anciennes, nécessitent également d'intégrer la gestion de fin de vie aux contrats.
J'ai répondu au sujet des budgets britannique et français. Les Britanniques ne se positionnent pas de la même manière. Outre la nécessité d'avoir la capacité d'intervenir seuls, nous souhaitons pouvoir conduire une coalition, ce qui nécessite des moyens spécifiques.
Dans la BSS, nous sommes dispersés comme nous pouvons l'être avec les effectifs dont nous disposons. En Afrique, il ne faut jamais s'appuyer sur un seul point. Nous avons plusieurs points d'appui et nous devons évoluer. D'ailleurs, le Mali a-t-il jamais été considéré comme un point d'appui ? C'était le point d'application majeur de l'opération Barkhane, mais ce n'était pas véritablement notre point d'appui. Nos points d'appui historiques dans la région sont le Tchad et la Côte d'Ivoire, avec le Sénégal et le Gabon. Nous avons d'autres partenaires avec lesquels cela se passe très bien, comme le Niger où nous sommes installés.