Intervention de Alain David

Réunion du mercredi 6 octobre 2021 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain David :

Vous avez parlé, Monsieur le ministre, de trahison et de coup dans le dos quand le Premier ministre australien évoquait, lui, un changement de besoin lié à l'expansionnisme chinois dans la région. Effectivement, l'inquiétude est vive devant l'attitude des Chinois, qui pénètrent sans cesse dans les eaux territoriales australiennes et multiplient les menaces directes vis-à-vis de Taïwan.

La plupart des observateurs considèrent que ce dédit australien, aussi brutal soit-il, était en germe depuis de nombreux mois. Avec la conclusion du pacte AUKUS, l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis montrent leur volonté d'être dotés d'équipements militaires et d'armes adaptées et compatibles en cas de conflit majeur avec la Chine. C'est en tout cas ce qu'on nous dit.

La France souhaite manifestement jouer un rôle autonome dans la région, en ne s'alignant ni sur les États-Unis, ni sur la Chine. Comme cela a été rappelé, elle est la puissance européenne du Pacifique, avec 2 millions de ressortissants et 7 000 militaires présents.

Un échange a fini par avoir lieu entre le Président de la République et le président Biden, ce qui était la moindre des choses entre pays supposément alliés et partenaires. À ce propos, nous avons regretté que le Président de la République, toujours si prompt à venir nous expliquer comment l'on ajuste les masques, ne nous ait pas informés de la situation que traverse notre pays.

Monsieur le ministre, alors que nos collègues sénateurs vont lancer une commission d'enquête sur cette bien triste affaire et que notre propre commission s'est interrogée sur l'instauration d'une mission d'information, pouvez-vous nous expliquer clairement comment il se fait que ni l'Élysée, ni Matignon, ni le Quai d'Orsay, ni nos ambassades, ni nos services de renseignements n'aient vu, su ou entendu quoi que ce soit de ce qui se tramait avant l'annonce du 15 septembre ?

Quant aux relations avec les États-Unis, malgré la visite en France de votre homologue, elles ne semblent pas trop avancer, si ce n'est en paroles. Vous souhaitez des actes. Nous aussi, et nous souhaitons que vous soyez entendu sur ce point.

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