Intervention de Anne Genetet

Réunion du mercredi 6 octobre 2021 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

J'aimerais d'abord évoquer la situation des Français en Australie, dont certains m'ont interpellée dès le lendemain de la dénonciation de l'accord. Je veux leur rappeler clairement que l'État français se trouve à leurs côtés. Pour eux, cette trahison a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans un ciel serein. Après la sidération et la stupéfaction, ce sont l'inquiétude et l'incertitude qui dominent alors que l'amitié franco-australienne semblait évidente et très forte. Aussi les autorités australiennes se doivent-elles de soutenir la communauté française dans leur pays, et pas seulement avec des mots : nous attendons des actes de la part de notre partenaire australien. Faut-il dire « ex-ami » ? Je ne le souhaite pas, mais aujourd'hui nous en sommes là.

D'un point de vue géopolitique, le renoncement australien appelle deux observations également exprimées par l'ancien Premier ministre Kevin Rudd dans une récente tribune publiée par Le Monde.

Cette trahison ravive chez les membres du dialogue quadrilatéral l'idée qu'il existe en son sein deux sous-groupes : d'un côté, les États-Unis et l'Australie, maintenant rejoints par le Royaume-Uni, et de l'autre, l'Inde et le Japon. Les Indiens s'étaient déjà émus de cette étrange situation après le retrait abrupt des Américains d'Afghanistan.

Par ailleurs, la décision américaine de doter une puissance non nucléaire de sous-marins à propulsion nucléaire constitue un précédent majeur, qui n'est pas sans conséquences au vu de la philosophie du TNP. Certains alliés de nos alliés, comme l'Inde, pourraient s'interroger sur le choix australien, et d'autres puissances nucléaires pourraient également se poser des questions.

Tout d'abord, pourriez-vous nous rappeler la position de la France s'agissant de l'exportation de sous-marins à propulsion nucléaire et, plus largement, de matériel militaire ayant une composante nucléaire ?

Quels retours avez-vous eus de la part de nos partenaires dans la région indo-pacifique après l'annonce de l'AUKUS ? Je pense notamment à l'Inde, au Japon et à l'Indonésie, avec laquelle je sais que vous avez des échanges importants.

Enfin, la France est le seul pays européen assurant une présence militaire permanente dans la zone indo-pacifique. Nous participons régulièrement à des exercices militaires, tels que l'exercice ARC 21 organisé en mai dernier avec les Japonais et les Américains, auxquels se sont joints les Australiens, ou encore l'exercice Oguri-Verny effectué en septembre dernier par les Japonais et nos forces armées en Nouvelle-Calédonie. Quel est l'avenir de ces exercices militaires dans le contexte actuel ?

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