La rupture du contrat entre Naval Group et l'Australie a des conséquences fâcheuses sur l'emploi dans nos territoires – je pense en particulier aux salariés de Naval Group à Brest et à Lorient. L'impact sur le chiffre d'affaires de l'entreprise est estimé à 10 ou 15 % de manque à gagner dans les années à venir ; en outre, 3 000 à 4 000 emplois ne seront pas pérennisés. Il s'agit d'une véritable régression dans le partenariat économique et politique entre Canberra et Paris, qui fragilise gravement la confiance que l'Union européenne accordait à l'Australie. L'Union européenne a d'ailleurs manifesté sa solidarité à l'égard de notre pays : Ursula von der Leyen a déclaré que la France avait été traitée de façon « inacceptable ». Vous avez parlé de trahison ; quant à moi, je parlerais d'un comportement sans honte ni honneur.
Quels effets cette rupture de l'accord aura-t-elle sur la stratégie européenne pour la région ? Le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, M. Clément Beaune, a récemment déclaré que la parole engagée vis-à-vis d'un grand pays européen avait de la valeur et que les Vingt-Sept se tenaient ensemble face à cette rupture de confiance. Il semble donc très probable que les relations commerciales entre l'Union européenne et l'Australie seront fortement affectées. Par ailleurs, la France a souhaité que l'Union européenne adopte sa propre stratégie pour cette région, et vous venez d'évoquer l'organisation d'un sommet sur l'Indo-Pacifique. Quelles seront les priorités françaises en la matière lorsque notre pays assurera la présidence de l'Union européenne ?