Cette audition intervient trois mois après ma nomination comme chef d'état-major de l'armée de Terre. Elle est donc ma première devant votre commission.
Je souhaite d'emblée exprimer ma fierté de commander des soldats qui sont engagés au service de la France et qui sont l'honneur de notre pays. La responsabilité qui m'est confiée est immense. C'est avec beaucoup d'humilité et une grande détermination que j'envisage les défis à relever.
Je suis heureux et honoré de m'adresser à la représentation nationale. Les travaux de votre commission témoignent de l'attention bienveillante que vous portez à l'armée de Terre et de la grande connaissance que vous en avez. En retour, je m'attacherai à poursuivre et à consolider la relation de confiance établie avec mes prédécesseurs afin d'échanger de la manière constructive et ouverte qui convient.
Notre belle armée de Terre tire sa force de ses soldats et de son expérience opérationnelle. Grâce à l'ambitieuse loi de programmation en cours, elle est engagée dans une modernisation profonde pour répondre aux impératifs stratégiques nouveaux. Pour cela, elle doit encore se durcir et continuer à proposer des options décisives au chef d'état-major des armées.
Je commencerai par exposer mon analyse de l'environnement géostratégique. Je vous livrerai ensuite mon appréciation de l'armée de Terre et ma vision stratégique. Je détaillerai enfin les réalisations que permet le projet de loi de finances pour 2022, qui consacre une augmentation de 1,7 milliard de crédits par rapport à 2021. Pour l'armée de Terre, cela représente 132 millions d'euros de crédits supplémentaires pour le budget opérationnel de programme (BOP) Terre, qui atteindra 1,67 milliard.
Examinons tout d'abord les conséquences des évolutions géostratégiques sur l'armée de Terre.
Le chef d'état-major des armées vous a présenté son ambition de « gagner la guerre avant la guerre » tout en faisant en sorte de pouvoir nous engager dans la haute intensité. Les deux pans de cette assertion sont d'égale importance. Les événements survenus depuis un an confirment toute l'actualité des rapports de force qui s'expriment souvent de manière ouverte ou indirecte sur un continuum évoluant de la compétition à l'affrontement en passant par la contestation.
Les affrontements entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont donné lieu à un deuxième conflit de haute intensité, faisant plus de sept mille morts et qui nous a rappelé celui de 2014 dans le Donbass. Les enseignements sont intéressants. Je citerai la manœuvre aérienne initialement limitée par la couverture des moyens sol-air, le recours à des drones-suicides combiné à la guerre électronique, qui a permis de détruire les moyens antiaériens, la liberté ainsi acquise par l'Azerbaïdjan, qui lui a permis de reprendre une offensive classique contre les positions adverses, appuyée par son aviation ; enfin, des actions d'influence décisives précédant, soutenant et prolongeant les opérations militaires.
Le Proche-Orient a lui aussi connu un regain de tension au printemps, les capacités militaires des groupes armés de Gaza étant quasiment équivalentes à celles de certaines armées étatiques. La dissolution des forces afghanes et la chute du gouvernement à Kaboul ont suscité des interrogations sur l'évolution des équilibres dans la région et les assurances données par nos alliances. Le déploiement de groupes paramilitaires dans certains pays d'Afrique est quant à lui révélateur d'une subtile compétition qui se livre en dessous du seuil des affrontements.
Trois tendances s'interpénètrent ici.
D'abord, la poursuite de la révolution numérique et de l'information élargit le champ des confrontations, atteignant même le territoire national, en particulier par l'espace cyber et l'influence. Ensuite, les menaces de la force, au sens de l'analyse du Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale de 2013, croissent plus rapidement qu'attendu avec l'affirmation désinhibée de puissances régionales ou globales. Enfin, les risques de la faiblesse, toujours selon l'analyse du Livre blanc, demeurent et même s'élargissent : États faillis, trafics, transitions démographiques, réchauffement climatique. Ces trois tendances favorisent l'apparition de zones grises et le développement de stratégies hybrides qui usent de procédés d'influence, de faits accomplis et d'offensives couvertes, notamment cyber ou subversives.
Dans ce contexte, la compétition est omniprésente, la contestation, fréquente, et l'affrontement, y compris majeur, redevient malheureusement possible. Cela signifie que l'armée de Terre doit se tenir prête à agir en permanence dans toutes les dimensions de la conflictualité, des plus courantes aux plus extrêmes, en disposant de capacités cohérentes, équilibrées et crédibles.
Dans les phases de compétition et de contestation, l'alliance est souvent source de légitimité et d'efficacité. La France a donc l'ambition de consolider ses alliances historiques tout en étant capable de générer des coalitions ad hoc et d'en prendre la tête, si nécessaire, pour répondre à des menaces montantes. L'armée de Terre doit donc développer des aptitudes propres à assurer le rôle de nation-cadre au sein de coalitions préétablies ou de circonstances. Elle construit avec ses partenaires et alliés une interopérabilité opérationnelle reposant principalement sur les procédures de l'OTAN et une interopérabilité capacitaire, notamment par le biais des nouveaux instruments de l'Union européenne.
Au Sahel, la Task Force Takuba, avec l'armée de Terre, joue ainsi un rôle moteur et d'intégration avec nos partenaires européens. La mission Lynx de réassurance, en Estonie, permet aussi de développer notre interopérabilité, tout en adressant un message à nos alliés comme à nos adversaires éventuels. L'interopérabilité capacitaire est au cœur du projet de coopération capacités motorisées CaMo mené avec nos partenaires belges et de l'élargissement de la communauté SCORPION.
L'engagement le plus probable auquel l'armée de Terre doit se préparer consiste en la réaction à une instrumentalisation des conflits périphériques susceptible d'établir des situations de fait accompli ou de contester le droit par des stratégies hybrides, comme nous l'observons déjà en Afrique. L'armée de Terre doit donc continuer à développer sa contribution à l'appréciation autonome de situation, par ses moyens de renseignement, à la prévention des crises, par ses prépositionnements, ses alertes et ses déploiements, et à l'intervention, par des dispositifs réactifs et adaptés, comme c'est le cas avec la réorganisation de nos forces au Sahel.
En cas d'engagement majeur, il faudra déployer sur un théâtre éventuellement lointain des forces extrêmement puissantes, du volume d'une division, capables de mener un combat aéroterrestre face à un ennemi à parité, en intégrant des unités alliées et la palette complète des appuis. La couverture de cette action principale, la protection des lignes de communication permettant le soutien logistique depuis la métropole et l'accueil des blessés ainsi que la régénération des pertes, demanderont des forces complémentaires robustes.
L'ennemi cherchera à s'en prendre à nos arrières. Il mènera des actions sur notre sol. Dans le scénario d'un engagement majeur, l'armée de Terre devra donc aussi répondre simultanément au besoin de protection du territoire national, contribuant ainsi à la résilience de la Nation.
Dans le contexte que je viens de décrire, quelles sont mon appréciation de la situation de l'armée de Terre et ma vision stratégique ?
Depuis ma prise de fonction, au mois de juillet, j'ai mesuré à quel point l'armée de Terre est une armée d'emploi, déployée en opération et payant le prix du sang pour la défense de la France et de ses intérêts. En 2020, seize de nos camarades ont perdu la vie sur des théâtres d'opérations, trente-trois ont été grièvement blessés. En 2021, quarante et un de nos frères d'arme ont été sérieusement blessés et nous déplorons la mort au combat de trois de nos soldats, dont le sergent Maxime Blasco, tombé au Mali le 24 septembre dernier. L'exemple particulièrement édifiant qu'il a donné au cours de sa vie sous les drapeaux comme lors de sa mort au combat met en lumière le talent et le sens du service de nombre de militaires qui servent dans nos unités avec enthousiasme et abnégation. Nos blessés comme les familles endeuillées méritent notre respect et notre profonde reconnaissance.
Le chiffre de 27 000 soldats en posture opérationnelle reste constant, alors que nos soldats ont été cette année, en moyenne, 143 jours hors de leur domicile. Ce régime reste un peu au-dessus de l'optimum souhaitable pour garantir une capacité de reprise vigoureuse en cas de déclenchement d'une nouvelle hausse des déploiements. Douze mille soldats sont en posture opérationnelle dans le cadre des opérations et missions intérieures ou des dispositifs d'alerte. Cet été, vous avez pu observer les renforts de l'armée de Terre dans la lutte contre les incendies en France et en Europe, mais aussi le déploiement en alerte d'une unité à Kaboul dans le cadre de l'opération Apagan, un déploiement en Haïti pour une mission humanitaire avec la marine et la contribution au module médical de réanimation en Martinique.
Le moral de l'armée de Terre est solide, comme je l'ai constaté à l'occasion de mes premières visites : 78 % des soldats interrogés jugent leur moral bon à excellent, un chiffre au plus haut depuis 2016. L'engagement opérationnel de nos unités, la livraison de nouveaux équipements, de l'armement petit calibre au Griffon en passant par les treillis de nouvelle génération, ainsi que la confiance dans le commandement sont leurs sources principales de satisfaction.
La loi de programmation militaire 2019-2025, de réparation et de modernisation, concrétise l'ambition de la France de tenir son rôle de puissance d'équilibre. Pour une défense puissante au service de cette ambition, il faut une armée de Terre durcie dans l'esprit de la formule : « Si tu veux la paix, prépare la guerre ».
Sur le socle du modèle « au contact », mis en place par le général Bosser pour réorganiser notre armée de Terre en profondeur, le général Burkhard a engagé le mouvement vers cet objectif de durcissement. J'endosse le fond et la forme de ce projet dont l'intention est de hausser le niveau d'exigence de la préparation opérationnelle pour forger des hommes capables de combattre jusque dans les champs les plus durs de la conflictualité.
Ma vision stratégique reprend les projets de court et de long terme, répartis sur quatre axes prioritaires : les hommes à hauteur des chocs futurs ; les capacités permettant de surclasser nos adversaires ; l'entraînement centré sur l'engagement majeur et la simplification du fonctionnement.
Certains projets ont déjà été menés à terme comme la publication du nouveau concept d'emploi des forces terrestres ou l'accueil offert aux blessés psychiques par les deux premières maisons expérimentales ATHOS.
Depuis, des projets supplémentaires m'ont semblé nécessaires pour consolider plus encore notre armée de Terre, à l'image du projet VULCAIN, relatif à la robotisation tactique, ou du projet de renforcement de la sécurité aérienne pour nos hélicoptères et nos drones.
En résumé, j'identifie cinq atouts majeurs de l'armée de Terre : sa capacité à exprimer la force et la continuité de la volonté stratégique une fois déployée dans les milieux terrestres et humains ; la réactivité de ses dispositifs d'alerte et la modularité de ses organisations, qui offrent une véritable souplesse d'emploi ; ses capacités de commandement et l'expertise de ses états-majors, indispensables pour assumer le rôle de nation-cadre ; son maillage, qui en fait l'armée des territoires avec 550 implantations dans quatre-vingts départements et qui permet de contribuer à la résilience de la Nation ; enfin, la jeunesse, qui rejoint ses rangs, constitue sa force humaine et nourrit l'esprit de défense de notre pays.
Sur la base de ces analyses, j'estime que le projet de loi de finances pour 2022 donne à l'armée de Terre les moyens de poursuivre sa modernisation.
L'exécution de la loi de programmation militaire a jusqu'à présent été conforme. Le PLF pour 2022 prolongera cette tendance et jouera un rôle pivot dans sa modernisation, notamment grâce à la commande de 500 véhicules SCORPION.
De ce point de vue, je tiens à souligner la clairvoyance de la représentation nationale – qui a perçu l'évolution des menaces –, la constance de l'exécution budgétaire malgré la crise sanitaire et l'intérêt apportée aux études amonts. En appliquant la révolution numérique au domaine opérationnel, cette modernisation est probablement la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa réussite est impérative pour assurer la transformation de notre outil de combat dans les prochaines décennies. Le maintien du cap est primordial pour ne pas entraver la dynamique de réparation et de modernisation. Comme dans une course de fond, il s'agira de respecter les prochains temps intermédiaires fixés pour franchir victorieusement la ligne d'arrivée.
Grâce au programme SCORPION, nous faisons d'une pierre deux coups : nous renouvelons nos blindés en service depuis quarante ans et démultiplions leur efficacité par leur mise en réseau. Demain, les unités partageront en temps quasi réel les informations pour déterminer la meilleure combinaison tactique possible afin de se protéger et de détruire l'ennemi. L'ambition est de comprendre, de décider et d'agir plus vite que l'adversaire.
Le programme TITAN constituera la phase 2 de notre modernisation, envisagée comme une mise en cohérence des renouvellements qui interviendront à partir de 2030. Intégrant l'évolution robotique, TITAN modernisera nos capacités les plus décisives comme le char Leclerc ou les hélicoptères Tigre, les feux dans la profondeur ou la défense sol-air.
La modernisation est déjà une réalité. Le respect des livraisons, malgré les contraintes de la crise sanitaire, permet à l'armée de Terre de disposer en fin d'année 2021 de plus de 43 000 fusils HK 416, 1 100 fusils de précision de nouvelle génération, 38 000 pistolets Glock, 5 900 jumelles de vision nocturne O-Nyx. Ces matériels contribuent au renouvellement de l'environnement du combattant de manière concrète. La flotte de nos hélicoptères comptera cinquante et un NH90 et quarante-deux Tigre HAD, à la suite du rétrofit de cinq appareils. Nous serons également équipés de dix-huit systèmes de mini-drones de renseignement, de soixante-dix-sept drones Parrot et de 240 Black Hornet.
La mise à disposition de ces équipements est une victoire collective de tous les acteurs : le cabinet de la Ministre, la direction générale de l'armement, l'état-major des armées, l'état-major de l'armée de Terre, la représentation nationale et la base industrielle et technologique de défense (BITD).
En 2021, nous franchissons un jalon important avec le premier déploiement d'un groupement tactique SCORPION. Les opérations du groupement tactique désert (GTD) Korrigan, formé autour du 3e régiment d'infanterie de marine de Vannes, commencent cette semaine au Sahel, à bord de trente-deux Griffon mettant en œuvre leur système de commandement SICS (Système d'information du combat Scorpion). Le retour d'expérience sera précieux après ces premiers pas de l'info-valorisation du champ de bataille et du combat collaboratif. Le programme SCORPION devient donc une réalité opérationnelle, alors que seulement 10 % des livraisons totales ont été effectuées.
L'année 2022 sera capitale pour la poursuite de ce mouvement à cheval sur deux lois de programmation militaire. La continuité des livraisons permettra d'atteindre 18 % de la cible SCORPION en fin d'année 2022 et de commander 500 véhicules blindés, représentant à eux seuls une nouvelle tranche de 15 % du total.
Grâce au déploiement opérationnel du SICS, la livraison des postes Contact et la phase 3 du réseau de théâtre satellitaire Astrid, le renouvellement de la connectivité – système nerveux des forces – commence. Cette étape est primordiale pour envisager avec confiance le prochain jalon opérationnel que s'est fixé l'armée de Terre en disposant, en 2023, d'une brigade interarmes SCORPION projetable. La livraison des drones Patroller et de huit hélicoptères Caïman consolidera les capacités de combat aéroterrestre.
Dans le domaine du maintien en condition opérationnelle (MCO), le projet de loi de finances pour 2022 autorise une croissance de près de 19 % des ressources consacrées à l'entretien programmé des matériels terrestres par rapport à 2021. Cela permettra de rattraper certains renoncements passés et pérennisera le segment de décision, dont le char Leclerc, qui participe directement à la crédibilité de notre outil de combat.
Par ailleurs, pour le MCO aéroterrestre, ce PLF marque la poursuite de la dynamique des contrats verticalisés, ce qui explique la hausse importante de nos autorisations d'engagement. Les nouveaux contrats concernent principalement le soutien des Tigre et des Caïman ainsi que le système de mini-drones de renseignement.
Cependant, je resterai vigilant sur le MCO, moteur de l'activité des forces. L'acquisition des matériels les plus modernes s'accompagne d'une hausse de leur coût de soutien. Pour continuer à disposer d'une armée de Terre durcie, décisive et bien entraînée sur ces équipements, il sera nécessaire de consacrer au MCO les ressources adéquates. En 2021, l'armée de Terre vise 57 % des normes d'entraînement fixées dans la LPM. L'effort consenti sur le MCO terrestre lui permettra, en 2022, de porter cet objectif à 64 %. Cette amélioration d'activité doit s'inscrire dans la durée pour atteindre les normes de préparation opérationnelle correspondant à notre ambition.
Pour moderniser ses capacités, l'armée de Terre s'attache à acquérir de nouvelles compétences. L'école militaire préparatoire technique de Bourges (EMPT) témoigne d'une telle adaptation. Dès septembre 2022, elle accueillera un large panel de scolarités pour former les futurs sous-officiers techniciens de l'armée de Terre SCORPION. Le premier objectif est de diplômer 130 élèves en 2024. Les scolarités offertes sont diverses, du baccalauréat professionnel en maintenance aéronautique au baccalauréat sciences et technologies de l'industrie et de développement durable (STIDD).
Notre armée de Terre est solide en raison de sa force humaine. Le moral de nos soldats est excellent, je l'ai dit. Simultanément, nous constatons que les efforts de fidélisation sont payants. Des conséquences positives sont déjà sensibles sur nos plans de recrutement. En 2022, 14 000 jeunes rejoindront l'armée de Terre. Il est impératif de réussir leur recrutement, leur formation et leur accompagnement professionnel. Nous poursuivrons l'effort pour gagner en maturité et accroître un taux d'encadrement de 11,5 %, encore insuffisant au regard de la cible de 12,5 % définie pour 2025. L'armée de Terre est donc à la fois jeune et expérimentée, c'est-à-dire dynamique et solide. La moyenne d'âge des régiments est de 28 ans, et de32 ans pour l'ensemble de l'armée de Terre.
Afin de valoriser les résultats positifs en termes d'attractivité et de fidélisation, il convient de poursuivre la nouvelle politique de rémunération des militaires. De plus, les conditions d'hébergement sont à la fois une marque de considération que l'on doit à nos soldats et un facteur clé de leur fidélisation. À cet égard, les investissements conduits dans le cadre du plan hébergement – dont l'armée de Terre est l'un des principaux bénéficiaires – sont significatifs.
Bien au-delà de la question des rémunérations, la force morale de l'armée de Terre repose sur l'esprit de corps, la fraternité d'armes, le sens donné à l'engagement et la reconnaissance de la singularité militaire par la Nation. Pour disposer de soldats prêts à s'engager dans les situations les plus périlleuses, une attention soutenue doit être portée à la qualité de leur environnement humain et à leur famille. Il s'agit de trouver le bon équilibre entre l'exigence intrinsèque de nos sujétions et la préservation de conditions de vie personnelles et familiales épanouissantes. C'est l'enjeu des nouveaux projets « forces morales » et « force de la communauté Terre » de ma vision stratégique.
Pour conclure, je réaffirme ma fierté de commander une armée de Terre solide, engagée en opérations et disposant d'un projet ambitieux et cohérent. En pleine modernisation, elle bénéficie de l'exécution conforme des premières annuités de la loi de programmation militaire, qu'il convient de poursuivre pour maintenir nos ambitions et notre rang de puissance d'équilibre.