Le groupe Agir ensemble s'associe pleinement à l'hommage conjoint que vous avez rendu à Hubert Germain, ancien député de Paris et dernier compagnon de la Libération.
S'agissant des sous-marins australiens, l'ampleur de la trahison et de la rupture de confiance justifie pleinement la fermeté de notre réaction. L'heure est à l'analyse des conséquences et à la prospective.
Le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) encadre strictement l'armement, le droit d'accès à l'énergie nucléaire civile et les transferts technologiques, mais pas la propulsion des équipements militaires. Toutefois, il est communément admis que les six pays qui en sont dotés n'exportent pas cette capacité, d'où les précautions prises par la France dans le contrat Prosub avec le Brésil. En faisant de l'Australie le septième pays au monde disposant de sous-marins d'attaque de ce type, AUKUS ouvre une nouvelle ère en matière de nucléaire de défense. Outre-Atlantique, des voix ont déjà fait part de leurs inquiétudes au sujet de l'exportation de leurs bâtiments à propulsion à uranium hautement enrichi – à hauteur de 97 % –, parfaitement adaptés à la conception d'armes nucléaires à forte puissance.
De nouveaux États vont vouloir se doter de sous-marins nucléaires. Nous savons déjà que le Japon et la Corée du Sud souhaitent en acquérir ou en développer. En outre, le combustible utilisé, l'uranium hautement enrichi (UHE), échappe au contrôle international. Comment appréhendez-vous le risque de prolifération ?
À l'inverse du bloc anglo-saxon, la France a fait le choix de produire des bâtiments à propulsion à uranium faiblement enrichi. Ne devrions-nous pas nous positionner sur ce marché, afin de proposer à certains pays comme l'Inde nos technologies performantes et respectueuses du TNP ?