Intervention de Joël Barre

Réunion du jeudi 14 octobre 2021 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Joël Barre, délégué général pour l'armement :

Je suis très heureux de me trouver à nouveau devant vous pour faire le point sur notre politique d'armement et sur l'avancement de nos programmes dans le cadre de la LPM 2019-2025.

L'année 2022, qui est la quatrième année d'exécution de la LPM 2019-2025, sera caractérisée par une forte augmentation du budget du programme 146. Les crédits de paiement s'élèveront à 14,5 milliards d'euros, contre 10 milliards en 2017, soit une augmentation – considérable – de 45 % en cinq ans, qui atteste l'effort particulièrement important que le Président de la République, le Gouvernement et le Parlement ont voulu accomplir en matière de défense, notamment s'agissant de l'équipement des forces.

Cette forte augmentation des crédits a notamment rendu possibles plusieurs livraisons emblématiques. Trente-deux véhicules blindés multirôles (VBMR) Griffon ont ainsi été déployés dans la bande sahélo-saharienne. Nous avons tenu le rendez-vous du groupement tactique interarmes (GTIA) 2021, dans le cadre duquel sont employés ces véhicules.

S'agissant de la marine, nous avons livré le Suffren en 2020, en dépit des contraintes imposées par la crise du covid-19, notamment le respect de la distanciation physique. Ce premier sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) de nouvelle génération, de la classe Barracuda, a procédé au premier tir d'un missile de croisière naval à partir d'un sous-marin, offrant à la France une capacité nouvelle. Nous avons également livré à la marine quatre FREMM depuis 2017 et trois avions de patrouille maritime rénovés ATL2.

Nous avons continué à livrer des A400M Atlas, qui donnent pleine satisfaction à notre armée de l'air et de l'espace – c'est à elle de le dire, mais je ne crois pas trop m'avancer en l'affirmant. Nous avons également livré des A330 MRTT Phénix. L'action combinée des A400M, des A330 MRTT Phénix et des A330 acquis dans le cadre du plan de soutien gouvernemental à l'aéronautique a démontré son efficacité dans le cadre de l'opération Apagan, lors de l'évacuation de Kaboul, au mois d'août dernier.

S'agissant de l'espace, nous avons lancé, à la fin de l'année 2020, le deuxième satellite de la composante spatiale optique (CSO), lequel se caractérise par un niveau de résolution extrêmement élevé, en raison d'une altitude orbitale plus basse que celle du premier satellite. Nous lancerons la semaine prochaine le premier satellite de télécommunications de nouvelle génération Syracuse 4A depuis Kourou, avec un lanceur Ariane, et, début novembre, les satellites d'interception électromagnétique du programme de capacité de renseignement électromagnétique spatiale (CERES), au moyen d'un lanceur Vega.

Ces quelques exemples de livraisons à nos armées, conformes à leurs besoins, illustrent la façon dont nous avons fait usage des ressources qui nous ont été allouées dans le programme 146 depuis 2017.

Par ailleurs, nous avons réalisé, au cours des quatre dernières années, des essais et des expérimentations que je qualifierai de remarquables : deux tirs de missiles M51 à partir d'un sous-marin, ainsi qu'un tir d'évaluation technico-opérationnelle du missile air-sol de moyenne portée amélioré (ASMP-A) sous avion, depuis un Rafale, et son premier tir de développement. La dissuasion, qui fait partie des priorités de notre politique de défense, doit régulièrement faire la preuve de sa crédibilité. Le succès des essais en est la meilleure preuve.

Parmi nos livraisons emblématiques, j'évoquerai enfin celle des premiers systèmes de mini-drones de renseignement (SMDR). Si le projet de drone tactique, le fameux Safran Patroller, a pris du retard, le SMDR, en revanche, a obtenu sa qualification et a été livré à l'armée de terre, qui l'utilise dans ses opérations extérieures (OPEX) depuis plusieurs mois.

Nous renforçons notre politique d'investissement dans le domaine de l'espace, en application du récent ajustement annuel de la programmation militaire (A2PM) 2021. En 2022, 646 millions d'euros en crédits de paiement seront consacrés à l'espace. Les précédentes LPM prévoyaient des montants de l'ordre de 400 millions, ce qui donne la mesure de l'ampleur de l'effort consenti. Nous nous renforçons également dans le domaine du cyberespace, grâce à 230 millions d'euros en crédits de paiement en 2022. La DGA compte 600 ingénieurs travaillant dans le domaine de la cyberdéfense, à Bruz, au sein de la DGA Maîtrise de l'information (DGA-MI), au profit des opérationnels des armées et de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Leur effectif sera porté à un millier dans les années à venir, ce qui constitue un effort significatif.

La lutte antidrone est également devenue une priorité. Nous avons livré il y a quelques jours les premières bulles de protection permanente destinées à sécuriser les points fixes, par exemple en région parisienne, dans le cadre d'événements sportifs, tels que la coupe du monde de rugby, prévue en 2023, et les Jeux olympiques, prévus en 2024. Nous avons complété la dotation des armées en fusils brouilleurs. Nous avons commencé il y a quelques semaines, à Biscarosse, dans le cadre de la DGA Essais de missiles (DGA-EM), l'expérimentation d'une arme laser permettant de détruire des drones, développée par la société Cilas.

Par ailleurs, nous commençons l'expérimentation de capacités d'observation des fonds marins, qui sont un enjeu important. Il s'agit de surveiller les environnements des câbles sous-marins, qui acheminent une grande part du trafic internet, notamment ceux reliant l'Europe aux États-Unis.

Telles sont les grandes lignes de la politique d'investissement que nous menons dans le cadre du programme 146.

J'en viens à l'innovation, qui est indispensable pour assurer la supériorité technologique de nos armées, dont dépend leur supériorité opérationnelle. Nous devons continuer à développer notre politique en la matière. Nous atteindrons en 2022, comme prévu, le milliard d'euros en crédits de paiement. Un peu plus de 800 millions d'euros seront consacrés aux programmes technologiques de défense, que l'on appelait récemment encore « études amont », afin de préparer l'avenir. Un peu moins de 200 millions d'euros seront dédiés à l'innovation ouverte, qui consiste à capter les innovations obtenues dans d'autres domaines que celui de la défense et susceptibles de provoquer des ruptures technologiques dans nos systèmes.

L'augmentation des crédits de paiement du programme 144, par rapport à la précédente LPM et au budget de 2017, est comprise entre 250 et 300 millions d'euros. Ce surcroît de ressources est réparti de la manière suivante : 150 millions d'euros sont consacrés à la préparation des programmes futurs, notamment ceux que nous menons en coopération et ceux visant au développement de nos capacités spatiales ; 70 millions d'euros sont consacrés aux technologies émergentes de rupture, telles que les armes hypersoniques, les armes à énergie dirigée (AED), les composants critiques et les capteurs quantiques ; 30 millions d'euros, si ma mémoire est bonne, sont destinés à alimenter le fonds innovation défense (FID) créé cette année en complément du fonds Definvest ; 15 millions d'euros sont consacrés à la recherche, sous forme de partenariats thématiques avec tel ou tel établissement scientifique, et à des appels à projets ciblés.

J'en viens aux programmes que nous menons en coopération. S'agissant des programmes franco-allemands, on m'a récemment demandé si je voyais le verre à moitié plein ou à moitié vide. J'ai répondu que je préfère le voir à moitié plein, au moins pour le programme Eurodrone. Passons en revue les cinq programmes annoncés à l'issue du conseil des ministres franco-allemand du 13 juillet 2017, lors duquel la chancelière Merkel et le président Macron ont relancé la dynamique de coopération en matière d'armement.

S'agissant de l'Eurodrone, nous sommes sur le point d'obtenir le feu vert des Italiens, après l'examen du projet par le Parlement italien depuis la fin du mois d'août. Nous attendons l'accord de la partie espagnole dans les jours à venir. L'Allemagne et la France ayant déjà approuvé le lancement du programme, nous pourrons alors notifier le contrat afférent à Airbus Allemagne, qui est en est le maître d'œuvre, en association avec ses deux partenaires que sont Leonardo et Dassault.

S'agissant du SCAF, que nous réalisons avec l'Allemagne et avec l'Espagne, nous avons fait signer par les trois ministres concernés l'accord de coopération relatif à la phase 2021-2027, qui doit aboutir à la démonstration en vol d'une première étape du système. Nous préparons la notification du contrat. En effet, la DGA, en tant qu'agence contractante, doit notifier le contrat, au nom des trois pays, aux maîtres d'œuvre des cinq principaux piliers du programme – l'avion, le moteur, le cloud de combat, les effecteurs déportés et les capteurs. Le contrat doit être signé par chaque maître d'œuvre.

Airbus Allemagne, chargé du cloud de combat et des effecteurs déportés, l'a signé. La coentreprise Eumet – qui réunit Safran Aircraft Engines et MTU Aero Engines –, maître d'œuvre du moteur, ne devrait pas tarder à le signer. Nous attendons la signature de la maison Dassault, maître d'œuvre de l'avion, qui mène des négociations difficiles sur l'organisation et le partage du travail avec ses partenaires principaux que sont Airbus Allemagne et Airbus Espagne. Nous devons traiter cette difficulté au cours des semaines à venir, pour aboutir mi-novembre à la signature du contrat de la DGA et des contrats afférents qui associent les maîtres d'œuvre à leurs principaux partenaires.

Sur le programme de char de combat du futur (MGCS), troisième programme à l'ordre du jour du sommet Merkel-Macron de juillet 2017, nous poursuivons l'étude d'architecture d'ensemble du système, lancée début 2020. Elle devait s'achever début 2022, mais sera prolongée jusqu'à l'été, le temps de finaliser l'organisation industrielle nécessaire à l'engagement des travaux technologiques. Après la création de l'alliance industrielle KMW + Nexter Defense Systems (KNDS) en 2016, il nous a fallu, à la demande de l'Allemagne, intégrer Rheinmetall. L'organisation n'étant toujours pas consolidée, nous avons besoin d'un délai supplémentaire pour y parvenir, d'où la prolongation de l'étude d'architecture système.

Les Allemands nous ont indiqué qu'ils n'étaient pas encore prêts à nous suivre sur le standard 3 de l'hélicoptère de combat Tigre, qui est une évolution nécessaire pour l'armée de terre. Nous devons lancer ce programme pour être au rendez-vous capacitaire de 2028. C'est pourquoi nous préparons son engagement dans un cadre bilatéral avec les Espagnols. J'étais à Madrid le même jour que vous et j'y serai à nouveau le 4 novembre, en espérant que nous pourrons finaliser les conditions de lancement de cette opération avec les Espagnols, tout en laissant la porte ouverte aux Allemands pendant encore quelques mois, jusqu'à la mi-2022.

Dernier sujet avec l'Allemagne, le projet d'avion de patrouille maritime MAWS. Sur ce dossier, nos amis allemands nous ont clairement déçus puisqu'ils ont décidé unilatéralement d'acheter cinq avions P-8A Poseidon de Boeing pour remplacer leurs appareils actuels, en service jusqu'en 2025. Or, nous travaillions ensemble, jusqu'à présent, en vue du rendez-vous de 2035. À cette date, leurs P-8A seront encore en service. En conséquence, dans le meilleur des cas, leur décision désynchronisera les calendriers de renouvellement des capacités de nos deux pays. Nous travaillons en interne à partir de cette situation nouvelle. Une fois finalisés nos engagements sur l'Eurodrone et le SCAF, nous reprendrons les discussions avec nos amis allemands sur le MAWS.

Avec les Belges, les choses se passent très bien. Le projet de coopération Capacité motorisée (CaMo) permet à la DGA d'acheter pour le compte des Belges des engins du programme Scorpion de Nexter – des Griffon et des Jaguar. Cela représente une hausse de la charge de production de 20 % pour Nexter et les industriels associés. Si ce projet a débuté par l'exportation de matériel français, il débouche désormais sur une véritable coopération puisque nous avons reçu l'accord des Belges pour engager avec eux le développement du futur véhicule blindé d'aide à l'engagement (VBAE).

Vous m'avez interrogé sur le Royaume-Uni. Il m'est difficile, donc, d'éviter la question, dans un contexte euro-britannique et bilatéral que vous connaissez mieux que moi… Le projet de lutte contre les mines navales (MMCM), est en cours de réalisation Nous sommes parfaitement en ligne sur la conduite de programme. Ce programme, qui comporte la définition, la réalisation et la qualification de deux prototypes d'un système de drones navals, a fait l'objet d'une phase de prototypage et de démonstration jusqu'en 2020. Les premiers matériels seront opérationnels d'ici à la fin 2022.

S'agissant du programme FMAN/FMC, la situation est plus compliquée. La phase de conception et de faisabilité a abouti à un projet commun, mais avec deux concepts de missiles – subsonique furtif d'un côté, supersonique manœuvrant de l'autre. Cela s'explique par des différences sur les besoins opérationnels ainsi que par des préférences différentes s'agissant des capacités technologiques et industrielles. Il s'ensuit que la coopération est relativement limitée, puisqu'elle se situe à hauteur de 10 %. Ainsi, pour leur missile turbopropulseur (TP), les Britanniques effectuent 90 % du travail et nous en faisons 10 %, et vice-versa pour le missile à statoréacteur, ou ramjet (RJ). Il sera difficile de consolider le programme sans la manifestation claire d'une confiance réciproque entre nos deux pays.

Une clarification doit malgré tout intervenir d'ici à la fin du mois. En effet, les Britanniques doivent équiper leurs frégates T26 à l'horizon 2028 avec leurs missiles TP, tandis que nous avons besoin d'engager le développement du missile RJ pour être au rendez-vous du futur missile anti-navire et du missile de destruction des défenses aériennes ennemies (DEAD) à l'horizon 2030.

En conséquence, d'ici à la fin octobre, soit nous arrivons à restaurer le minimum de confiance politique nécessaire entre nos deux pays pour engager cette coopération et, dans ce cas, nous démarrerons sur la base de ce que je viens de vous résumer, avec un rendez-vous dans dix-huit mois après la première phase de définition, soit le climat des relations entre nos deux pays ne s'y prête pas, ou plus, et nous entamerons seuls le développement des missiles RJ supersoniques.

À l'échelle communautaire, en 2019 et en 2020, nous avons obtenu de bons résultats dans le cadre de l'Action préparatoire sur la recherche en matière de défense (PADR) et du programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense (PEDID), qui visait à préparer le lancement des volets recherche et développement du Fonds européen de la défense (FED) pour la période 2021-2027 : 80 % des projets que nous avions proposés ont été retenus.

Le système de coopération est particulièrement inclusif, puisque, pour le PEDID, notre pays est associé à vingt-quatre des vingt-six États de l'Union européenne autres que la France. En outre, hors appels à projets, nous avons obtenu une contribution significative du PEDID, de l'ordre d'une centaine de millions d'euros, pour l'EuroMale, et un versement en faveur du programme de radio logicielle européenne (ESSOR) de 35 millions d'euros.

Le PADR et le PEDID ont donc montré leur efficacité et leur intérêt. Nous poursuivrons notre travail avec le Fonds européen de la défense. D'ici à début décembre, avec notre soutien, les industriels doivent déposer leurs projets pour la première tranche du FED, celle de 2021, dotée d'un budget total de 1,2 milliard d'euros.

Je veux dire un mot au sujet de notre base industrielle et technologique de défense (BITD), car tout cela ne serait pas réalisable sans une industrie forte, compétente, compétitive et souveraine dans un grand nombre de domaines. Nous la soutenons et continuerons à la soutenir.

Au printemps 2020, quand le Gouvernement a lancé un plan de soutien à l'aéronautique dans le cadre du plan de relance, nous y avons contribué en anticipant plusieurs commandes de matériel militaire. Toutes les commandes sont désormais notifiées, pour un montant total de 600 millions d'euros. Nous avons pérennisé le dispositif de suivi des 1 200 entreprises les plus sensibles de la BITD, afin de savoir si elles rencontraient des difficultés liées à la crise sanitaire et si elles avaient besoin d'aide, qu'il s'agisse du recours aux prêts gouvernementaux, de l'anticipation de commandes ou de paiement, etc. En 2021, nous avons pérennisé ce dispositif, qui a montré son efficacité, car la crise n'est pas terminée.

La mission PME de la DGA est particulièrement attentive à la santé des petites et moyennes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Elle suit et accompagne environ 4 000 PME et ETI. Parmi elles, 500 sont considérées comme stratégiques car elles disposent de technologies ou de savoir-faire indispensables, qui doivent rester souverains. Nous les soutenons donc de manière générale, mais également, plus récemment, en leur proposant un dispositif d'aide à la cybersécurité par le biais d'un diagnostic de leurs vulnérabilités, puis de propositions d'actions.

Il est évidemment indispensable que la BITD exporte car les exportations représentent 20 à 30 % du chiffre d'affaires global de l'industrie de défense. En raison de la crise du covid, l'année 2020 a été marquée par un nombre relativement faible de prises de commandes par rapport aux années précédentes – elles ont représenté un peu moins de 5 milliards d'euros.

L'année 2021 se présente mieux grâce aux commandes de Rafale et de frégates de la part de la Grèce. Bien sûr, pour les trois frégates, il faut attendre la concrétisation de l'accord par la signature d'un contrat en bonne et due forme, qui devrait intervenir d'ici à la fin de l'année. Il en est de même pour la concrétisation de l'achat de six Rafale supplémentaires, annoncé par le Premier ministre grec, M. Kyriákos Mitsotákis, il y a quelques jours. D'ici à la fin de l'année, nous devrions également concrétiser l'achat de Rafale d'occasion par la Croatie. Grâce à ces commandes, l'année 2021 retrouvera le niveau des années antérieures à 2020. L'infléchissement des ventes vers les pays européens devrait sans nul doute être confirmé.

Tout cela n'existerait pas sans un travail collaboratif : l'écosystème de l'armement est un triangle constitué des armées, de la DGA et de l'industrie, au service de la satisfaction des besoins de nos forces.

Je me souviens de ma première audition au sein de votre commission, en octobre 2017. J'y avais été quelque peu bousculé. Vous aviez insisté sur le fait qu'il nous fallait revoir notre manière de travailler, engager des réformes... Comme vous pouvez le constater, nous avons réformé, nous avons appliqué de nouvelles méthodes de préparation et de conduite des opérations d'armement, pour gagner en efficacité et en agilité. En phase de préparation, nous avons renforcé l'approche capacitaire afin de définir les programmes du futur non pas en silos, mais de manière plus systémique. Cela permet aussi d'assurer la cohérence d'ensemble de la préparation et de la conduite de nos différents programmes, avec des calendriers en phase, des matériels qui se complètent, etc.

Nous avons considérablement accru le travail collaboratif avec les états-majors en multipliant les plateaux communs aux équipes de la DGA et des armées, en réalisant des documents uniques tant en amont – au stade du besoin – qu'en aval – au moment des essais de qualification et de l'expérimentation. Nous conduisons désormais nos opérations d'armement de manière incrémentale, des rendez-vous permettant d'introduire l'innovation technologique au fur et à mesure de sa maturation. Nous privilégions la modularité des systèmes afin que les rendez-vous précités puissent être tenus sur le plan technique. En outre, dès le démarrage des programmes, nous recherchons systématiquement la coopération – c'est l'orientation stratégique qui nous a été fixée – et prenons également en compte les besoins d'exportabilité concernant les équipements et matériels que nous développons, ce qui explique sans doute les succès que nous rencontrons.

Enfin, dès le démarrage d'un programme, nous intégrons également sa dimension « infrastructures » qui était auparavant traitée de manière moins cohérente et rigoureuse que ce qu'elle mérite, ainsi que la stratégie de soutien. Nous développons ainsi une approche très globale.

Je citerai un exemple pour illustrer le travail réalisé : en phase de préparation, en liaison avec les armées, nous multiplions les modélisations, simulations et évaluations pour analyser différents systèmes, à l'aide d'outils informatiques installés au centre d'analyse technico-opérationnelle de défense (CATOD) de la DGA à Arcueil. Nous avons bénéficié d'un cofinancement du fonds pour la transformation de l'action publique (FTAP) de 6 millions d'euros, soit 50 % de l'investissement de modernisation de l'outil. Le montant est faible au regard des investissements de la DGA, mais significatif des efforts de la DGA, qui ont été salués par cet organisme public.

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