Intervention de Joël Barre

Réunion du jeudi 14 octobre 2021 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Joël Barre, délégué général pour l'armement :

Vous m'avez posé, Monsieur le président, une dernière question au sujet d'ArianeGroup. Cette société a deux jambes, la jambe Ariane et la jambe M51. Nous avons absolument besoin d'ArianeGroup pour ce qui concerne les missiles M51 dont sont dotées nos forces nucléaires océaniques et, à ce titre, nous fixons à cette société un certain nombre de lignes rouges. Les évolutions observées dans le domaine des lanceurs civils ne doivent absolument pas remettre en cause la capacité d'ArianeGroup à assurer la maîtrise d'œuvre, l'intégration et l'architecture système du lanceur et des missiles de demain.

Par ailleurs, le programme Ariane 6 est, pour le groupe, source de difficultés majeures. Ce programme a pris au moins deux ans de retard, et nous espérons que le premier vol pourra avoir lieu d'ici à la fin de l'année 2022. Le modèle d'exploitation d'Ariane 6 a dû être remis à plat car les hypothèses initiales relatives au nombre de satellites à lancer et au coût de ces lancements, qui dataient de 2014, se sont écroulées. Sur le plan des principes, l'Agence spatiale européenne (ESA) a adopté une résolution au mois d'août dernier, mais les engagements financiers des États membres doivent encore être confirmés lors d'une conférence ministérielle en novembre 2022.

Dans ce contexte, ArianeGroup a été obligé d'engager un plan de réduction d'effectifs portant sur 600 équivalents temps plein – un peu plus de 500 en France et un peu moins de 100 en Allemagne. L'effort de rationalisation porte essentiellement sur les fonctions support. Il n'altère en rien les capacités de maîtrise d'œuvre s'agissant des missiles M51 – au contraire, il transfère des effectifs techniques du secteur des lanceurs vers celui des missiles.

Nous restons très attentifs : la situation est maîtrisée pour l'instant mais, pour que nous soyons définitivement rassurés, il faudrait sortir de la crise qui touche depuis deux ans le secteur des lanceurs en Europe. Bien entendu, lorsque nous avons besoin de services de lancement, nous les achetons en Europe, pas aux États-Unis ! Je ne vise personne…

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