Je suis heureuse qu'on entende enfin parler de l'état-major de l'Union européenne, qui existe pourtant depuis vingt ans, et je vous félicite pour votre désignation en tant que directeur de la capacité et de la planification.
Je reste un peu sur ma faim s'agissant de la boussole stratégique qui, si elle est souvent évoquée, reste très confidentielle. En tant que parlementaires, nous n'en savons pas grand-chose, en dehors du fait que les États membres doivent définir les menaces conjointement. Y aura-t-il véritablement des réponses ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Vous avez souligné que les États membres avaient des ADN très différents en matière de défense et vous appelez de vos vœux une plus grande réactivité, une plus grande flexibilité face aux menaces hybrides. Rien qu'entre la France et l'Allemagne, les différences sont frappantes en matière d'organisation étatique, surtout pour ce qui est du rôle du parlement : ce dernier en Allemagne donne tout de suite son accord à l'implication de son armée, qui est une armée parlementaire (la Parlamentsarmeee) alors que nous, en cas d'opérations extérieures, n'intervenons qu'au bout de quatre mois. Comment gérez-vous ces différences ? Comment arrivez-vous à une vision et à une réponse communes ?
Il en va de même en matière capacitaire. Nous restons des concurrents dans le domaine de l'industrie de la défense. Pour certains, l'industrie reste le plus important, quand pour d'autres c'est l'engagement et la défense de nos intérêts.