Le plan de relance me semble satisfaisant et utile. Un tiers des crédits, soit 30 milliards d'euros, est alloué à l'industrie et cette proportion reconnaît une priorité à l'industrie puisque l'industrie représente 10 % du PIB.
Si nous nous orientons vers un choix de technologies majeures, il me paraîtrait souhaitable qu'elles soient confiées à des opérateurs tels que le Centre national d'études des télécommunications (CNET) pour les télécommunications, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) pour le nucléaire, l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) pour l'intelligence artificielle. Il est probablement nécessaire de soutenir les secteurs de l'intelligence artificielle, de l'ordinateur quantique, des réacteurs à neutrons rapides – même si je ne suis pas sûr de réunir large consensus sur ce point.
S'agissant des tensions sur les matières premières, il importe de rechercher des solutions alternatives à nos approvisionnements actuels. Le monde entier subit actuellement une augmentation des coûts des matières premières. Sans être un spécialiste, je pense que cette situation est provisoire parce qu'elle est due à la conjonction des reprises aux États-Unis et en Chine qui ont un fort impact sur la demande de matières premières. Le redémarrage de la construction aux États-Unis a préempté la quasi-totalité du bois canadien et a créé une pénurie dans d'autres parties du monde. J'avoue être plus inquiet quant à la pénurie de semi-conducteurs qui risque de durer et qui génère des dégâts dans l'industrie automobile et chez ses sous-traitants.