Intervention de Louis Gallois

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 16h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Louis Gallois, ancien président de la SNCF, ancien président d'EADS, ancien commissaire général à l'investissement, président du Fonds d'expérimentation contre le chômage de longue durée et co-président de La Fabrique de l'Industrie :

Je crois aux vertus de la production industrielle : je suis un productiviste impénitent, bien que ce terme soit devenu extrêmement sulfureux. Cependant, je ne revendique pas n'importe quelle production et pas dans n'importe quelles conditions. Je pense que nous sommes sur terre pour produire de la richesse. C'est essentiel parce que si nous ne produisons pas de richesse nous rencontrerons des difficultés à la redistribuer.

La transformation du CICE en allégement de charges présente en effet l'avantage du temps réel.

S'agissant des salaires, l'effort ne pourra pas indéfiniment porter sur la dépense publique ou sur les finances publiques. L'allègement de charges, donc la réduction des recettes, représente une dépense publique. Il convient donc d'identifier des marges de manœuvre dans la comptabilité des industriels ou dans la comptabilité des entreprises qui permettraient à certaines d'entre elles d'augmenter les salaires, ce qui au demeurant, les rendrait plus attractives.

Je ne suis pas capable de répondre à votre question relative aux matières premières. Je pense qu'il importe de réaliser une cartographie des différentes ressources dont nous avons prioritairement besoin et progressivement, soit d'étudier des alternatives à ces ressources soit de les diversifier et de constituer des stocks. Il s'agit en fait d'établir une cartographie de notre souveraineté.

Je suis préoccupé par la faible attractivité des métiers industriels alors que ce sont des métiers que je juge intéressants. Lorsque j'ai visité les chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, j'ai constaté que l'essentiel du personnel qui travaille sur les bateaux est constitué de salariés détachés. Pourtant, les métiers de ces chantiers sont nobles, comme la soudure et l'électricité, ce ne sont pas des métiers pénibles ou dont l'image est dégradée. Ce constat me perturbe. Comment attirer les jeunes vers ces métiers ?

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