Vous m'obligez à préciser encore une fois au préalable que je suis évidemment favorable aux vaccins, monsieur le rapporteur général.
Vous parlez de démocratie sanitaire au moment où je la trouve malmenée. Je voudrais retracer l'historique de ce dossier.
Tout part d'une enquête de 2016, qui secoue le monde de la médecine en révélant que, parmi les citoyens de soixante-sept pays, les Français sont les plus méfiants à l'égard des vaccins : 40 % de nos concitoyens répondent non à la question « En général, je pense que les vaccins sont sûrs ».
D'où l'idée d'une consultation citoyenne. Elle est d'abord logiquement confiée à la Conférence nationale de santé, dont le président, Thomas Dietrich, est évidemment favorable aux vaccins. Pourtant, il claque la porte de son organisme, constatant que le ministère de la santé interdit le débat et le biaise : il dénonce l'hypocrisie d'un semblant de démocratie sanitaire. Le ministère met alors sur pied un comité d'orientation de la concertation citoyenne sur la vaccination, mais qui y siège ? Six de ses membres ont des liens d'intérêt, parfois masqués, avec les laboratoires pharmaceutiques. Son président a même reçu le prix Sanofi, doté de 100 000 euros. L'Association pour une formation médicale indépendante, FORMINDEP, parle à l'époque de « fiasco déontologique ». C'est ce même comité qui suggère d'élargir l'obligation à onze vaccins.
Voilà dans quel contexte s'est déroulée la démocratie sanitaire jusqu'à présent : le ministère de la santé et les laboratoires pharmaceutiques ont escamoté le débat devant les Français.