Intervention de Christophe Philibert

Réunion du jeudi 7 octobre 2021 à 14h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Christophe Philibert, directeur des affaires gouvernementales, publiques et de communication du groupe B :

J'ajouterai un complément sur les incitatifs. Le PLFSS pour 2022 propose une avancée forte avec la prise en compte, pour la première fois, d'un critère de zone de production dans la fixation des prix sur les médicaments et les dispositifs médicaux. Nous verrons comment cela sera mis en place, mais c'est exactement ce que nous souhaitons.

Concernant la structuration du marché, la France est depuis vingt ans dans une phase de consolidation et de massification des achats publics et privés. Il existe, en France, trois grands clients publics et trois grands clients privés : l'Union des hôpitaux pour les achats (UniHa), le Réseau des achteurs hospitaliers (Resah), et l'Union des groupements d'achats publics (UGAP) dans le secteur public, et les trois grands groupes de cliniques privées Vivalto Santé, Elsan et Ramsay Santé, qui là aussi font plus de 50% de l'activité du secteur privé. La politique d'appel d'offres compte beaucoup moins d'acheteurs, sur des marchés courts d'un à trois ans. Ces appels d'offres assignent des lots complets à un attributaire, ce qui a déstabilisé les entreprises. Le marché des poches de perfusion représente par exemple 20 % des quantités nationales. Je ne suis pas certain que nous y répondrons puisque lorsqu'un appel d'offres est remporté, l'entreprise doit déployer le lot dans les quinze jours ou trois semaines qui suivent. En revenant à des marchés davantage régionaux, multi-attributaires, plus longs, nous gagnerions une meilleure visibilité. Une décision d'investissement s'observe à l'échelon de cinq à sept ans. Une visibilité sur les prix et les volumes est nécessaire pour calculer l'amortissement des usines et des machines.

Les grands groupes raisonnent sur les marchés mondiaux et sur une allocation de ressources et de quantité de production. La French Fab, la French Tech, Choose France, la BPI ont bien fonctionné : les dossiers français sont remontés en haut de la pile dans les décisions des groupes arbitres pour placer leurs usines ou leurs centres de R&D. Cette dynamique positive doit être rendue dans l'accès au marché, dans les prix de marché et la structuration du marché.

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