Intervention de Claude Cham

Réunion du jeudi 4 novembre 2021 à 15h30
Commission d'enquête chargée d'identifier les facteurs qui ont conduit à la chute de la part de l'industrie dans le pib de la france et de définir les moyens à mettre en œuvre pour relocaliser l'industrie et notamment celle du médicament

Claude Cham, président d'honneur et trésorier de la FIEV :

Pour finir de répondre à votre question précédente, nous sommes conscients que les tensions s'accroissent entre les constructeurs, les équipementiers et les sous-traitants. Cela a déjà été le cas précédemment lors de la crise de 2008, qui a abouti notamment à l'instauration du code de performance et de bonnes pratiques avec Luc Chatel, alors secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation, et à la mise en place de la plateforme de la filière automobile (PFA) dont j'ai été le premier président. Nous avons cherché un espace de coopération et de concertation pour apaiser les tensions. De façon générale, la vie industrielle est telle que les relations en son sein connaissent des phases plus ou moins apaisées ou tendues.

Face à la montée actuelle des tensions, la FIEV a immédiatement réagi par l'ouverture de négociations techniques avec Renault-Nissan et Stellantis pour résoudre les difficultés actuelles. Nous demandons en premier lieu davantage de visibilité. Nos relations avec les constructeurs sont régies par des commandes ouvertes. Or les composants électriques demandent des commandes fermes au regard de notre faible part sur ce marché mondial, ce qui met nos adhérents dans une situation d'ajustement très difficile.

Nous avons également demandé aux constructeurs automobiles d'ouvrir avec nous une négociation sur cette crise qui va durer au moins jusqu'en 2022 et sur la phase nouvelle de révolution de notre industrie qu'est le véhicule électrique. Celui-ci affiche 9 000 euros de surcoût par rapport à un véhicule thermique. Pourtant, le pouvoir d'achat du consommateur, en particulier dans notre pays, ne lui permet pas aujourd'hui d'accéder à ce type de véhicules, ce qui explique pour partie le bond du marché d'occasion.

Nous demandons donc de créer un cadre de discussion qui permettra d'aborder cette phase nouvelle de révolution de notre industrie : elle ne pourra pas se faire dans un climat d'hostilité ou d'opposition entre constructeurs, équipementiers et fournisseurs. Il est indispensable pour réussir cette révolution de trouver des solutions en faveur du maintien de l'industrie automobile française sur le territoire. Je ne suis pas certain que cette industrie perdure dans les mêmes proportions qu'actuellement dans dix ou quinze ans si nous ne trouvons pas les bonnes réponses à cette mutation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.