Je suis tout aussi préoccupé que vous par l'emploi. C'est mon objectif depuis plus de dix ans. Je suis également, comme vous, sensible au contrôle de l'argent public. Néanmoins, force est de constater que Renault-Nissan et Stellantis, qui sont désormais deux sociétés mondialisées même si leurs origines sont françaises, ajustent leur stratégie commerciale aux marchés qu'ils ont en face d'eux. Or le premier marché du monde est le marché chinois qui représente aujourd'hui un potentiel de vente de 26 millions de véhicules. Les Chinois sont équipés de 118 véhicules pour 1000 habitants, contre 850 pour les Américains et entre 650 et 800 selon les pays d'Europe. Si la Chine passe à 200 véhicules pour 1000 habitants, le marché chinois va représenter un potentiel de vente de 40 à 50 millions de véhicules soit l'équivalent des marchés nord-américain et européen réunis. La compétition est donc en train de changer.
Nous devons aussi réussir à attirer sur nos territoires à la fois des sociétés françaises, mais aussi des capitaux étrangers. Pour la seule filière équipementière automobile française, 60 % de son chiffre d'affaires est issu de sociétés à capitaux étrangers. Nous devons conserver ces sociétés sur notre territoire, non pas avec un cadre contraignant, mais coopératif entre la puissance publique, les constructeurs et les équipementiers dans le respect du secret des affaires. À cet égard, il serait utile de disposer de guichets d'allocation et de suivi de l'utilisation de l'argent public au niveau départemental ou régional.