J'ai vécu cette période comme vous : j'étais à l'époque président de la FIEV, créateur et premier président de la PFA, ainsi que président du comité stratégique de la filière automobile. Nous avons créé cette gouvernance à cette occasion. Nous avons fait beaucoup de progrès dans ce domaine. La FIEV a ainsi créé le fonds de dotation Keyros avec son propre patrimoine pour mener des projets d'intérêt général sur les nouvelles mobilités.
D'après mon expérience, nous devons trouver les leviers de concertation et de coopération au niveau régional. Les régions, les départements et les grandes agglomérations jouent un rôle croissant dans la définition des mobilités de demain, qu'elles soient publiques, collectives ou individuelles. Je suis préoccupé par la coordination de ces mobilités, car elles peuvent conduire à d'importantes tensions sociales, par exemple avec les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans l'hypothèse où nos concitoyens ne pourraient plus passer d'une zone à une autre faute de disposer des véhicules autorisés. La concertation doit être menée au plus près du terrain. À cet égard, le Japon et l'Allemagne ont des cultures plus axées que la France sur la coopération entre État, régions et entreprises que notre État centralisé et jacobin, où l'on a trop tendance à remonter jusqu'au ministère de l'Économie, des finances et de la relance pour traiter des problèmes qui devraient de mon point de vue trouver leurs solutions au plan régional.
C'est dans cette logique que j'estime que la diminution des impôts de production, telle que la baisse des taxes foncières au niveau régional, devrait se poursuivre. Plus nous créons de valeur ajoutée dans une région, plus les profits sont ensuite redistribués, bien que je note l'observation du rapporteur sur les dividendes. Jean-François Le Bos et moi-même sommes très préoccupés par la diminution de la part relative de la France dans le marché automobile mondial, et encore davantage au vu de l'arrivée de la Chine et bientôt de l'Inde. La France n'est qu'un marché de faible envergure par rapport à ces pays pour les groupes multinationaux tels que Renault-Nissan et Stellantis s'ils veulent assurer leur rentabilité.