Des garanties et des contreparties ont déjà été actées. Cependant, quels sont les recours envisageables lorsqu'elles ne produisent pas d'effets ? Ils sont très difficiles à établir, puisqu'ils sont de nature à dissuader un industriel de s'installer ou à investir en co-partie avec l'État. Pour ma part, je crois davantage dans le suivi de l'industriel. L'accompagnement d'un industriel par l'État lui permet de connaître sa situation et non pas de la redécouvrir après cinq ans.
Par ailleurs, le rôle de la puissance publique ne doit pas être uniquement celui de l'État et des régions, mais aussi celui des agglomérations – évoqué avec les représentants de la Fédération des industries et des équipements pour véhicules (FIEV) et avec le Haut-commissaire au Plan, M. François Bayrou. Il doit être mené en cohésion avec la population, qui changera de mode d'usage du véhicule. Comment y associer la société ? Les salariés changeront potentiellement deux ou trois fois de métier dans les dix prochaines années, ce qui suppose de la formation. L'industrie peut payer ses salariés (salaires et primes), les collectivités territoriales (avec les taxes assises sur le foncier et la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises) lorsqu'elle fonctionne bien, dans une relation gagnante pour toutes les parties. Il faut créer cette forme de cohésion et la Plateforme de la filière automobile (PFA) peut y contribuer. Les salariés et les industriels ne doivent pas être opposés et les pouvoirs publics ne doivent pas douter que les sommes allouées seront bien employées. Nous devons nous inscrire dans une vision positive pour réussir ce challenge de la mutation de l'industrie automobile vers le véhicule électrique. Celui-ci demandera moins de main d'œuvre, mais nous aurons toutefois réussi si nous parvenons à monter en gamme et à reprendre un mouvement d'export plus massif.